Episode 10 : Equateur, chaleureux
Quito, Pichincha, Cacao WAYTA, Volcan Cotopaxi
Ce dixième épisode est circonscrit au pays Equateur.
L’arrivée à Quito a été un peu rude. La ville est très étendue, au premier abord le centre historique est moins avenant que ce à quoi je m’attendais. J’étais fatigué du trajet Lima-Quito et un pickpocket a déjoué ma prudence. Bon, après une semaine, je m’y suis senti très bien. L’ascension du sommet Ruco Pichincha, 4696 mètres, en solitaire a été très agréable et m’a transmis des ondes positives.
Au Nord de Quito, j’ai visité avec émotion le site « Mitad del Mondo » (la moitié du monde) dédié à l’équateur géographique. Le site est très imposant et la ligne de l’équateur géographique parfaitement matérialisée. J’y ai dansé la danse du Méridien – Equateur comme à Macapa au Brésil.
L’idée d’un volontariat m’est venue de Laurène, une Française en voyage en Amérique du Sud. Le projet WAYTA d’une association de producteurs, autour d’un cacao biologique, de haute-qualité et une dimension sociale m’a tapé dans l’œil. Les Deux semaines intenses au cœur de la communauté ont été géniales de rencontres et d’échanges. Outre le travail du cacao, avec Victor, le coordinateur, nous avons réalisé et publié une vidéo de présentation de leur passionnant projet : https://youtu.be/81NJ5yYcvZs
Enfin, la découverte du Volcan Cotopaxi, majestueux et en activité éruptive, a été un grand moment. Dans un premier temps en plein brouillard et sublime au lever du soleil le lendemain.
En avant !
Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien : https://youtu.be/GQWyMKyUAzI
ou directement ici (passer en mode plein écran) :
https://youtu.be/GQWyMKyUAzI
La carte interactive de “Equateur, chaleureux”, ZOOMEZ, vous découvrirez le détail des itinéraires.
Quelques mots sur l’Equateur
L’équateur est le plus petit des pays d’Amérique du Sud de mon voyage. Les distances sont bien plus petites et il est (assez) rapide de passer de la côte pacifique à l’Amazonie. Le pays vit de l’extraction de minerai, de la production de roses, de cacao, de cultures vivrières, de la pêche de crevettes et du tourisme. Le PIB est en bonne progression depuis 10 ans. Le pays est à cheval sur l’équateur géographique dont vous connaissez l’importance pour mon voyage en Amérique du Sud. Le pays est découpé en 4 espaces géographiques : la côte de l’océan Pacifique, la partie Andine d’altitude où se trouve la capitale Quito, à l’est, l’Amazonie équatorienne (voir le chapitre Cacao), et enfin, l’archipel des Galápagos célèbre pour sa faune mais aussi son cortège de riches touristes.
Thème – Lien à la terre : Les peuples premiers en Bolivie
La plus ancienne civilisation d’Equateur est la Valdiva dont il a été trouvé des traces archéologiques datant de 4000 av.J.C. Il ne semble pas y avoir autant d’information que pour les Tiwanaku en Bolivie (voir l’épisode précédent).
Les Incas, dont je reparlerai plus longuement dans l’épisode suivant, ont conquis l’Équateur qui était la partie nord de leur empire. Ils ont bien sûr imposé leur mode de fonctionnement, d’organisation, de travaux forcés mais ont laissé aux peuples premiers leur langue et l’essentiel de leur mode de vie au quotidien.
De ce que j’ai pu observer, la relation à la terre et aux ancêtres est forte dans l’espace amazonien. Cela m’a beaucoup rappelé les pratiques et mode de vie des régions de forêts de Côte d’Ivoire. Par exemple les gouttes versées aux ancêtres, la végétation généreuse, l’alimentation de manioc de bananes, la viande de brousse, les interminables palabres, ….
J’ai entendu beaucoup d’histoires, plus ou moins romancées sur les pratiques actuelles dans certains territoires amazoniens où les Indiens qui sont autonomes. Les témoignages entendus ça et là et des traces concrètes dans les musées parlent de coupeurs de tête dont le trophée est « rétréci », de guerres tribales, … Il est bien difficile de démêler la légende de la réalité.
Dans l’espace amazonien, la richesse de la forêt en plantes médicinales est immense, aussi bien, en Equateur qu’au Brésil (voir l’épisode 3), la nature ne connait par les frontières.
Volontariat de deux semaines pour l’association WAYTA – Cacao
Au fil des semaines et de témoignages de voyageurs, il m’est venu l’idée de donner un coup de main à une communauté ou une association. Sans doute aussi, et de manière plus intime, le besoin de faire quelque chose de mes 10 doigts et d’utile pour les populations qui m’ont tant données.
Le cacao a fait tilt dans ma tête dans la liste des propositions de volontariat que j’avais constituée. Le « contrat » avec Wayta est simple, l’association assure l’accueil, le logement (rustique), le repas du midi, le volontaire s’engage à travailler 4-7 heures par jours de la semaine. Le volontaire se débrouille pour le petit-déjeuner et le diner.
La synthèse officielle du projet est la suivante :
WAYTA CHOCOLATE – Propriétaires de cacao de haute qualité, biologique et social.
Nous sommes une association de production agricole Mishki Runa (Sweet People), nous sommes une nouvelle organisation, nous avons été constituée sous la tutelle du SEPS d’Economie Populaire et Solidaire.
Nous sommes situés en Amazonie équatorienne, province de Napo, canton de Tena, paroisse de Puerto Misahualli, dans la communauté Unión Venecia.
Nous cherchons toujours à nous concentrer sur l’amélioration et la manipulation post-récolte du cacao fin aromatique pour ensuite le commercialiser localement et internationalement, en mettant l’accent sur le commerce équitable pour nos partenaires et agriculteurs afin d’améliorer le mode de vie de nos agriculteurs, sans oublier la durabilité dans le processus de production.
La façon dont notre association a commencé est dans le processus d’une bioconstruction en bambou car notre intérêt n’est pas d’impacter ou d’abattre les forêts, comme les arbres qui ont de nombreuses années de vie, de sorte que l’utilisation du bambou est la manière la plus durable de commencer notre projet, en plus de déclarer également que nous sommes les pionniers dans la promotion du bambou endémique en Amazonie équatorienne.
Victor Coquinche – Administrateur.
Lien : www.facebook.com/profile.php?id=100083500895229
WhatsApp : +593 99 464 8702
Courriel : mishikirunaasociacion@gmail.com
Les premiers jours, nous avons travaillé à la récolte du cacao et la visite des plantations. Sur une espace de moins de cent mètres, Gérardo, le père de Victor m’a présenté les plantes et arbres suivants : citron, cannelle, cacao, pilche calabassa, paso fruta, palmier, bananes plantin, bananes douces, manioc, cacao blanc, plante réactive, fleurs diverses, …
De discussions en discussions, j’ai parlé des vidéos de mon voyage et Victor m’a demandé si je pourrais faire quelque chose pour promouvoir WAYTA sur les réseaux sociaux. Le résultat a été la vidéo : https://youtu.be/81NJ5yYcvZs présentée lors du premier événement public de lancement de la commercialisation des 1000 premières tablettes du succulent chocolat.
La réalisation de cette vidéo a été une opportunité incroyable de rencontres et d’échanges avec tous les membres de l’association, les « socios ». Il nous a fallu organiser des interviews, faire des images d’illustration du processus complet, refaire des prises qui ne convenaient pas aux intéressés, monter la vidéo, choisir l’ambiance sonore, … Avec Victor, nous n’avons pas chômé pour boucler la vidéo pour l’événement. Ensuite, nous avons produit une version internationale en intégrant les contraintes de transcriptions, traduction et la validation finale et, enfin, publié sur les réseaux sociaux.
La vie au camp a été simple et l’opportunité de beaucoup d’échanges du petit-déjeuner au début de nuit avec Victor, Gérardo et toute la famille. Gerardo, nous a initié à des rites et un monde onirique ou la réalité et l’imagination sont entremêlées.
Je me suis accordé du temps pour découvrir les carnavals. Timoré sur le premier, je me suis fondu dans la foule pour le second. Je vous laisse découvrir les images.
Nous nous sommes quittés avec émotion et continuons nos échanges par WhatsApp.
Au fil de la découverte : Quito
Je suis arrivé à Quito en provenance de Lima oppressant du fait des manifestation. En janvier, nous avions voyagé en famille pendant deux semaines puis en couple pendant deux autres semaines (voir l’épisode précédent). L’arrivée à Quito a été difficile, je me devais de reprendre mon voyage solitaire et un pickpocket a déjoué ma vigilance et m’a détroussé d’argent. Bon, après quelques jours et quelques belles randonnées, je me suis remis dans le sens de la marche.
De jour en jour, j’ai été séduit par Quito. Le centre historique est très riche du passé glorieux de la ville. La place centrale « Independence Square » est dans le schéma hispanique et triste : un bâtiment pour le gouvernement, juste à côté celui des Instances religieuses, la mairie et une église ou cathédrale.
Les musés sont nombreux, intéressants, de bonne facture et déserts. Il m’a semblé que dans les musées, la période hispanique était traitée avec peu d’emphase.
J’ai découvert deux peintres engagés pour la cause des peuples premiers. Camilio Egas a peint des scènes de vie quotidienne des peuples andins et s’est intéressé aux plus démunis. Le second, Oswaldo Guayasamin, est un « peintre expressionniste du réalisme social » comme le décrit son petit-fils qui nous a fait visiter l’antre du maître. Oswaldo Guayasamin est désigné comme le plus grand peintre d’Equateur. Il a traversé les périodes politique et, sans aucun doute, contribué à donner plus de place aux peuples premiers. La symbolique andine est très présente dans son œuvre. La visite de l’atelier est émouvante, cela donne l’impression que le peintre vient juste d’en sortir. Il a été très prolifique et a produit des tableaux gigantesques exposés dans El Capelle (chapelle).
Au-delà du centre historique, la ville est très étendue et assez aérée. Le quartier moderne est … très moderne, et les centres commerciaux n’ont rien à envier à ceux d’autres capitales occidentales.
Au fil de la découverte : l’ascension du Pichincha
Le Pichincha est un volcan de haute altitude, 4696 mètres, accessible en bus à partir du centre de Quito. Il a la particularité d’être à moins de 20 kilomètres de l’équateur géographique. Vue que la terre est aplatie aux pôles, le sommet est parmi les plus proche du soleil. Et, selon les dires locaux, c’est l’une des explications de l’incroyable végétation à 4000 mètres.
J’ai pris grand plaisir à cette randonnée au somment. La montée y devient de plus en plus raide, la végétation est très surprenante et l’ascension finale est aérienne et technique. Que demander de plus ? J’y ai échangé avec quelques randonneurs locaux qui m’ont conté de belles histoires de montagnes.
Au fil de la découverte : Mitad del Mondo – Monument pour l’équateur géographique
J’avais prévu de terminer mon voyage au Mitad del Mondo, c’est-à-dire sur l’équateur géographique. Les événements au Pérou ont modifié mes plans. Qu’à cela ne tienne, l’émotion a été grande d’avoir bouclé le voyage de la Guyane Française, au Brésil, au Cap Horn et d’avoir remonté toute les Andes par l’Argentine, le Chili, la Bolivie, le Pérou et l’Équateur. Je n’ai pas encore pris le temps de faire le total des kilomètres parcourus, majoritairement en bus mais, ça fait un beau circuit.
J’ai bien sur exécuté les pas de danse de la traversée du méridien ou de l’Equateur.
Le bâtiment du Mitad del Mondo est imposant. Il documente l’historique des missions géodésiques française et équatorienne qui ont établi la position exacte de l’équateur géographique. Ils ont par la même occasion confirmé la théorie de la gravitation universelle de Newton sur un aplatissement du globe terrestre aux pôles (cf. ci-dessus l’impact sur la végétation).
Au fil de la découverte : le volcan Cotopaxi
Le plus célèbre volcan d’Equateur faisait partie des incontournables de mon voyage. Il est rentré en activité il y a plusieurs mois et j’ai assez vite su que je ne pourrais pas monter au cratère. Qu’à cela ne tienne, l’approcher et monter au plus haut restait un objectif palpitant.
En début d’année, l’Équateur est pluvieux et les nuages sont largement présents. La première approche du Cotopaxi a été dure et vaine sur le plan de la vue. En revanche, le lendemain, dès le lever du jour, le spectacle a été magique et m’a fortement enflammé. De 5:30 à 7:00 heures, j’ai assisté à un spectacle extraordinaire. Ensuite, je suis monté au refuge, l’accès au glacier était interdit et les nuages ont assez vite protégé le Cotopaxi des regards. La descente en courant a été un plaisir.
Au fil de la découverte : du Cotopaxi à Lima
Du Parque National Cotopaxi, j’ai pris plusieurs bus pour faire le trajet d’environ 1800 km jusqu’à Lima la capitale du Pérou. Le trajet s’est découpé en une première nuit en bus avec le passage de la frontière, une visite d’une petite journée dans la ville de Piura au Pérou. Le deuxième bus de nuit a rejoint Lima par la superbe route N1 dite Carretera Panamericana qui longe l’océan Pacifique.
Marc