Episode 8 : Nouvelle-Zélande :
Maoris, biodiversité, volcans, treks, rugby, diversité.
Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien : https://youtu.be/kVvdVIyWgPc
ou directement ici :
Préambule
Cet article et la vidéo se complètent, l’un donne des clefs de compréhension, l’autre donne à voir et permet, j’espère, de se laisser porter par l’atmosphère.
Synthèse
J’ai immensément apprécié, la Nouvelle-Zélande.
Contrairement à l’Australie, les Maoris sont dans la vie active du pays et leur culture est vivante.
Oui, la Nouvelle-Zélande est bien le paradis de la randonnée et des treks.
La biodiversité est une forte préoccupation mais la conscience écologique est loin d’être mise en œuvre.
Oui c’est à l’exact opposé géographique de la France : 45° nord versus 45° sud, Méridien de Greenwich versus longitude 180°.
Je me suis régalé des randos : Queenstown Hill, Roys Peak, Mueller Hut, Avalanche Peak, Hooker Valley, Tongariro, Key Summit, qui offrent des vues à couper le souffle. Le Milford Sound, est un fjord grandiose qui égale ceux de Norvège.
Je remercie vivement Benoit et sa famille de m’avoir préparé un tel programme et de m’avoir accueilli.
C’est parti !
@marclegroux
Peuples premiers
La notion de peuples premiers est particulière ici car le peuplement de la Nouvelle-Zélande ne date que de 1200 ans. Eh oui, c’est le même type de peuplement que pour les Îles de la Réunion et de Madagascar. Je vous invite à relire les articles pour chacune de ces deux épisodes : https://legroux.eu/fr/ilereunion et https://legroux.eu/fr/madagascar .
En Nouvelle-Zélande, il n’y avait aucun mammifère avant l’arrivée des premiers migrants, les oiseaux régnaient en maîtres. Pour rappel, à la Réunion ou à Madagascar il n’y en a moins d’une dizaine dans chacune des îles.
Les premiers hommes à avoir posé le pieds sur les îles de Nouvelle-Zélande sont des polynésiens qui venaient du Nord. Ils utilisaient d’immenses pirogues à voile et à rames, la vidéo vous permettra d’en mesurer le gigantisme.
Accordez-moi une synthèse de ce que signifie Polynésie et Polynésiens. La Polynésie est un large groupement d’îles situées dans l’océan Pacifique, principalement dans sa partie sud.
Les Polynésiens ont développé une langue et une culture commune Il y a environ 3000 ans aux Tonga et aux Samoa. Il y a 1200 ans ils partent peupler les îles de la Société, avant d’aller coloniser, entre 1190 et 1290, une zone s’étendant sur près de 50 millions de kilomètres carrés, de la Nouvelle-Zélande au sud, à Hawaii au nord et jusqu’à l’île de Pâques à l’est.
Progressivement, chaque île ou archipel s’est différencié linguistiquement et culturellement, même s’il est d’usage de distinguer Polynésie occidentale et Polynésie orientale. Les Polynésiens parlent des langues austronésiennes du sous-groupe dit « océanien » : ce sont les langues polynésiennes.
La Polynésie compte vingt entités territoriales qui s’étalent dans l’immense océan Pacifique Sud :
- Sept États souverains : Îles Cook, Nouvelle-Zélande, Kiribati, Niue, Samoa, Tonga et Tuvalu
- Treize territoires ayant été colonisés dont la Nouvelle-Zélande, peuplée par les Maoris puis colonisée par les Britanniques au XIXe siècle, devenue un État indépendant.
La Nouvelle-Zélande exerce une tutelle sur plusieurs territoires polynésiens et accueille plusieurs diasporas polynésiennes, souvent plus nombreuses que dans leurs îles d’origine. Par exemple, j’ai rencontré de nombreux Fidjiens.
La Polynésie est l’une des régions du monde les plus vulnérables à la montée du niveau marin induite par le réchauffement climatique. Cette préoccupation est largement rappelée notamment dans les musées et les parcs nationaux.
Je vous conseille vivement un documentaire décrivant la forte culture polynésienne autour de la navigation et du surf, bien au-delà des clichés ressassés sur le surf :
« Surf, le feu sacré : bien plus qu’un sport spectaculaire, l’histoire d’une culture millénaire » https://www.france.tv/documentaires/6042132-surf-le-feu-sacre.html, ou https://yami2.com/doc/surf-le-feu-sacre/,ou https://yami2.com/doc/surf-le-feu-sacre/.
La culture Maori est très présente et largement valorisée. Les Maoris représentent 15% de la population, leur langue est une des deux langues officielles. A chaque entrée de musée ou bâtiment public, il est rappelé que nous sommes sur les terres Maori.
Contrairement aux Aborigènes en Australie, ici, les Maoris sont dans la vie active et exercent des métiers très divers.
Politiquement, chaque région de Nouvelle-Zélande possède à la fois un électorat général et un électorat maori.
Un abcès politique subsiste depuis la signature en 1840 du « Traité de Waitangi » qui plaçait les îles sous autorité britannique et incluait la reconnaissance des droits maoris. L’abcès concerne une différence d’interprétation de la traduction du traité et, d’un point de vue des Maoris, un non-respect des Anglais de la parole donnée.
Contexte général
La Nouvelle-Zélande est avant tout un pays situé au bout du monde. A 12 heures de décalage avec le France et à peu près à la même latitude que la France mais dans l’hémisphère sud.
La superficie totale (avec les îles) est de 268 680 km2 pour une longueur totale d’environ 1500 kms à vol d’oiseau.
La population est d’environ 5 millions d’habitants (2024) et la densité de population de 20 hab./km2 avec une très forte disparité. Par exemple, l’immense parc national Fjordland, le plus australe, est inhabité, hormis les usines de production d’aluminium de la pointe sud.
Le PIB par habitant est proche celui de la France avec une diversité de sources de richesse assez comparable sauf pour les minerais (je sens que ça va faire débat).
Le secteur primaire reste un pilier de l’économie. La Nouvelle-Zélande est un important producteur de charbon, d’argent, de minerai de fer, de calcaire, de cuivre, de pétrole et d’or. L’agriculture représente 5,7 % du PIB et 6 % de la main-d’œuvre totale. Les troupeaux de moutons sont légion et les élevages de vaches laitières sont de grandes tailles (le cheptel moyen des fermes laitières est de 350 vaches) et nombreux dans les vallées.
Le secteur des services représente 66,7 % du PIB et emploie 73 % de la population active. Le tourisme avec 3,3 millions en 2024 est important un fort contributeur à l’apport de devises.
L’indice de gini, pour rappel, « liste des pays par égalité de revenus » est à 36,2 ce qui est très proche de pays comme le Portugal ou l’Espagne, l’indice de la France est meilleur : 31,5. Comme pour l’Australie, c’est une très bonne performance pour une économie minière, cela signifie que la manne des ressources est, au moins en partie, partagée.
La géographie est simple, le pays entier est volcanique. Il est scindé en deux grandes îles auxquelles s’ajoutent des petites. La plus grande île, dite du Sud, est longue, une chaîne de montagnes la coiffe à l’est, elle est peu habitée. L’Île du Nord concentre la majorité de la population.
Verbatim
Tout au long de ces journées en Nouvelle Zélande, j’ai noté des expressions et remarques captées au fil des rencontres :
- Ici, on paye en dollars néo-zélandais.
- Ici, je peux parler avec tout le monde. La langue anglaise est moins entachée de raccourcis qu’en Australie. Toutefois les accents sont parfois prononcés et les guides parlent souvent en mode « mitraillette verbale ».
- Ici, le pays est bilingue, par exemple, les indications dans les musées sont en maori et en anglais.
- Ici, les températures sont fraîches la nuit même en fin d’été et le soleil tape fort, il y parait-il un trou dans la couche d’ozone.
- Ici, les moustiques se font rares, ouf ! J’ai retrouvé avec surprise des « midges » forts fréquentes en Ecosse, ce sont de petits moustiques.
- Ici, les prix sont moins élevés qu’en Australie.
- Ici, notamment dans l’île du sud, il y’a très peu de transports en commun, sans voiture, c’est très compliqué.
- Ici, la protection de la biodiversité est très importante, pour l’illustrer :
- A l’arrivée à l’aéroport, sur les documents d’entrée, il est impératif d’indiquer la présence d’équipement de randonnées (tente, chaussures, bâtons, …). Oublier de le faire peut entrainer une amende de l’équivalent de 300€. Averti, j’ai coché les cases qui allaient bien et suis allé attendre mon tour dans la bonne file. Tout mon équipement a été inspecté avec une grande attention. Ma tente a été complètement étalée puis contrôlée dans un tunnel particulier. Mes chaussures n’ont fait que l’objet d’un contrôle visuel. Mon équipement était tellement propre que le « douanier de la biodiversité » m’a félicité.
- Ici, on exclut souvent les chiens, dans la plupart des parc nationaux, mais aussi sur de nombreux chemins de randonnées et sur des plages.
- Ici, certains chemins de randonnée exigent un nettoyage de la semelle. Les brosses et produits désinfectants sont fournis.
- Ici, le cheptel moyen des fermes laitières est de 350 vaches, en France métropolitaine, le cheptel moyen des élevages laitiers est de 70 vaches laitières (soit cinq fois moins), nous ne sommes pas sur le même type d’agriculture.
- Ici, on ne fait pas de chichi, de tenir une porte ouverture pour le suivant n’est pas la règle. La galanterie surprend et génère, en général un remerciement.
- Ici, à Auckland on se casse moins le cou qu’à Sydney ou Melbourne, les gratte-ciels sont plus raisonnables.
- Ici, les toilettes sont souvent mixtes, femmes, hommes et handicapés, c’est plus malin.
Au fil de la découverte – Île du Sud
En préambule à ce chapitre, il convient d’introduire mon ami Benoit. Nous nous étions rencontrés et appréciés tout au long des 18 jours de l’expédition Aconcagua (voir Saison 1, Épisode 7 https://legroux.eu/fr/aconcagua). Benoit et sa famille vivent en Nouvelle-Zélande depuis plus de 10 ans.
Benoit, randonneur et sportif accompli, a concocté le programme de mes 25 jours en Nouvelle-Zélande. Je l’en remercie vivement, il a parfaitement collé à mes attentes en trouvant le juste équilibre entre culture Maori, randonnées, découvertes des lieux emblématiques et partage avec son épouse, ses fils et ses amis.
Queenstown
Queenstown est une petite ville d’environ 15 000 habitants. Elle est surnommée la capitale de l’aventure car c’est le point de départ d’activités nature très diverses, que ce soit sur les lacs ou les montagnes. Benoit m’avait dit que sa réputation était surfaite, et j’abonde dans son sens. Il m’a semblé que l’aventure s’était largement transformée en un tourisme « pépère ».
Queenstown Hill Summit
Le jour même de mon arrivée, je suis monté au « Queenstown Hill Summit ». En Australie, j’avais peu marché sur des chemins pentus, cette première balade a été un peu dure. Je l’ai beaucoup appréciée, l’immense lac reflétait un ciel parfaitement bleu, une légère brise me rafraichissait. Des chants d’oiseaux m’avaient accompagné et la vue du sommet était grandiose. J’étais très confiant sur la suite du programme. Cette petite montée de 500 mètres de D+ (dénivelé positif) n’était qu’une mise en jambe très prometteuse pour la suite.
Wanaka
Wanaka est à une heure trente de route au Nord de Queenstown. La ville est située en bordure du lac éponyme.
Roys Peak Lookout est une des randonnées très prisée. Elle fait 15,7 kms d’un chemin raide mais facile pour 1274 m. de D+. La première partie de la montée a été agréable. Ensuite, les nuages d’altitude nous ont plongé dans la purée de pois. Si bien qu’arrivé au somment, des 360° de vues attendues, il n’en restait que moins de 10° ce qui fait bien peu. Sans compter qu’il faisait frisquet là-haut. La descente m’a permis de retrouver de belles vues sur le lac et les sommets d’en face. C’était une belle journée.
Aoraki Mount Cook
Visiter un pays comme la Nouvelle-Zélande sans aller tutoyer son sommet serait un acte insensé de lèse-majesté ! Je me suis donc rapidement tourné vers la route qui longe le lac Pukaki pour arriver près du Mont Cook.
J’en ai déjà vu des belles routes de vallées et de montagnes, mais là, je dois dire que j’ai été ébloui. Au sens propre, par la lumière de l’étoile qui nous donne la vie, par le bleu du lac, par les courbes gracieuses de la route, par ces arrêts aux nombreux « lockout » (point de vue). Et ça dure pendant plus de 50 kms avec d’incessantes variations de couleurs, courbes et sommets.
Arrivé dans la vallée du Mont Cook, j’ai inauguré un camp DOC. Les camps DOC sont gérés par le « Department Of Conservation » qui est l’agence gouvernementale en charge de la protection de la nature. Le DOC gère plusieurs centaines de camps. Ce sont des camps où il est possible de monter une tente ou d’installer un van ce qui est de très loin la majorité. Les équipements sont très sommaires : les places sont peu aménagées, les toilettes souvent sèches, l’eau des points d’eau est rarement potable et, bien sûr, il n’y a pas de douches.
Mais, ces camps DOC sont situés dans ou proches des parcs nationaux, la nature est préservée et ils sont très bons marché – entre 5 et 10€ par personne et par nuit – voire moins avec un abonnement au mois ce à quoi j’ai souscrit.
Le secteur de l’Aoraki Mount Cook est un lieu de départ de nombreux beaux treks sur plusieurs jours voire semaines, avis aux amateurs.
Mueller Hut
Benoit m’avait conseillé le Mueller trek et il avait fort raison. Le Mount Cook culmine à 3724 mètres, il est pyramidal et coiffé d’une couche de glace. Je ne l’ai pas gravi, c’est de l’alpinisme et je n’avais pas prévu le matériel ni recherché des compagnons de cordée.
Je n’avais pas fait attention qu’il y avait 2000 marches pour monter à Mueller Hut et je me suis laissé entraîner par le flot de randonneurs pressés. Je n’étais pas encore familiarisé avec les pentes très raides des volcans de Nouvelle-Zélande. J’ai compris mon erreur de rythme un peu tard mais ai recouvré mes esprits et le bon rythme à mi-parcours.
La vue sur le Mont Cook en glace, une belle lumière et une vallée encaissée, je vous le dis, ça a de l’allure. L’objectif était le refuge Mueller Hut, non gardé. Pour y accéder, beaucoup de randonneurs faisaient un « refus d’obstacle » dans une partie jonchée de gros rochers « mal rangés » par une nature facétieuse.
En redescendant, j’ai pris le temps de savourer les vues aux nombreux « lockouts » notamment « Sealy Tarns Viewpoint » qui offre une très belle vue sur le Mont Cook puis « Hooker Valley track » dans la vallée.
Lake Tekapo
Le village est un lieu de villégiature très prisé. Au loin, le Mount Cook se reflète sur le Lac Tekapo. L’église du bon Berger, plantée sur le bord du lac a la réputation d’être la plus célèbre de Nouvelle Zélande. Elle retient l’attention de beaucoup de touristes.
Le lieu est réputé pour la qualité de son ciel. Lorsque les conditions météo le permettent, des sorties sont organisées au télescope installé sur une colline, des astronomes amateurs reçoivent les visiteurs. Dommage pour moi, les conditions météos de la nuit n’étaient pas favorables.
Lake Alexandra
Quel calme ce lac situé au milieu de nulle part ! Une vingtaine de petites « résidences secondaires » sont installées sur les hauteurs. Les pécheurs à la ligne étaient absorbés par leurs pensées, j’ai été le plus discret possible lors de ma balade.
Un habitant m’a apostrophé après que nous nous soyons réciproquement présentés, « mais qu’est-ce qui vous amène ici à l’autre bout du monde ?», et moi, « et vous pourquoi vous aimez y résider en week-end ? ».
Arthurs’s Pass
Sur le site officiel, il est écrit ceci :
« Le parc national d’Arthur’s Pass se trouve au cœur des Alpes du Sud / Kā Tiritiri o te Moana. Ses hautes montagnes aux pentes d’éboulis, ses gorges abruptes et ses larges rivières tressées enjambent la ligne de partage des eaux principales et constituent la « colonne vertébrale » de l’île du Sud. »
source : https://www.doc.govt.nz/parks-and-recreation/places-to-go/canterbury/places/arthurs-pass-national-park/
He bien je dois dire que j’ai été époustouflé tout au long des 100 km qui s‘enfoncent au nord-est vers l’Arthurs Pass. La route serpente dans la vallée peuplée de troupeaux de vaches et de moutons et décorée de très beaux lacs d’un bleu profond par ces belles journées de fin d’été. A chaque virage le panorama change. Parmi toutes les routes de montagnes extraordinaires que j’ai visitées, celle-là est sans discussion dans le top 5. Un grand merci à Benoit de m’avoir conseillé de ne pas la rater. Les montagnes, d’origine volcanique, sont très pentues parfois même, ce ne sont que des moraines qui descendent en direct vers la vallée.
La gorge finale d’accès à l’Arthurs Pass se resserre et devient très étroite. Je prolonge la route pour rallier Otira où j’ai prévu de faire étape à Otira Stagecoach Hôtel. Exceptionnellement, je cite un hébergement où je dors car il s’agit d’un cabinet de curiosités très singulier. Le rez-de-chaussée est riche de mille objets de toutes sortes, livres, instruments de musique, … accumulés ici depuis aux moins un siècle. La visite est incontournable.
Avalanche Peak
De bon matin, je vais m’informer auprès des rangers des conditions météo, de l’état du terrain, du niveau de difficulté, … Ils sont très rassurants, le dense brouillard va se dissiper en un rien de temps et la journée s’annonce idéale avec un terrain sec.
Je ne vais pas me faire avoir deux fois, j’ai été averti que la montée est très raide, ce qui veut dire ici que c’est très très très raide pour un européen. Je démarre donc à un rythme lent régulier et prudent et je ne me laisse pas aspirer par un couple qui me double. Bien m’en a pris, je trouve le rythme dans un chemin où je « mets les mains » très régulièrement. Le ranger m’avait averti et il ne m’a pas menti. La première partie est lovée dans la forêt, l’atmosphère est humide mais le sol et les rochers sont à peu près secs. Ensuite la lande devient de plus en plus rase et le vent est violent. Il fait frisquet.
Le brouillard s’est levé et la vue s’est dégagée. Le sommet est atteint et je suis « sur le cul » tellement, la vue 360 est extraordinaire. Le regard porte loin et les sommets sont innombrables et dans toutes les directions. La magie de la Nouvelle Zélande est là devant et tout autour de moi, c’est un lieu absolument magique !
C’est très étrange, j’y retrouve les mêmes configurations que dans le long couloir de l’accès au camp « Plaza de Mulas » sur le massif de l’Aconcagua. La seule différence est qu’ici, nous sommes à environ 800 mètres d’altitude alors que nous étions à 6100 mètres en Argentine.
Il me faut redescendre par la boucle du retour. En chemin, avec un randonneur néo-zélandais, nous avons une longue discussion. Il me confirme que beaucoup de visiteurs « se cassent les dents », ils démarrent à vive allure et calent très vite ils ne sont pas habitués à ces pentes.
Je passe remercier le « ranger » du « Visitor Center » qui est surpris que je repasse, ça ne doit pas être l’habitude ici.
Était-ce la plus belle randonnée de Nouvelle-Zélande, vous le saurez en lisant la suite.
Secteur Fiordland
C’est la région la plus au sud de la Nouvelle-Zélande. C’est aussi la région la plus sauvage dont une majorité est tout simplement inhabitée et accessible uniquement par les airs.
Te Anau
Te Anau est la porte d’entrée vers le Milford Sound. La beauté de cette route n’a d’égale que celle qui mène à l’Arthur’s Pass, je ne départagerais par les deux.
Cette route de Te Anau au « Milford Sound – Fjord » est plus encaissée, bordée de pentes très raides. Le point de vue « Mirror » est largement référencé comme le plus beau miroir d’eau de l’île du sud. Les options de randonnées sont multiples et de nombres camps DOC (voir ci-dessus) sont disponibles.
Milford Sound – Fjord
C’est, parait-il, le plus beau fjord de Nouvelle-Zélande ! Je me devais de le visiter. Le moyen le plus simple est d’y naviguer.
Sous un beau soleil et avec du vent pour les sensations, je dois dire que j’ai été bluffé par la beauté du site. Les sommets qui bordent le fjord sont élevés et quasiment verticaux. J’en connais qui se régaleraient de « grandes voies » d’escalade.
Dès le départ nous sommes éblouis par les reflets du soleil et légèrement humidifiés par une cascade. Nous longeons l’un des à-pics et nous nous cassons le cou à trop regarder les sommets. Nous frôlons une autre cascade qui s’évanouit dans un fin brouillard. Nous arrivons à la mer de Tasman qui est à la croisée de l’Océan Indien à l’ouest, de l’Océan Austral au sud et de l’océan Pacifique Sud à l’Est. Le speaker sur le bateau nous indique que nous avons l’Argentine en face de nous, (à environ 17 000 kms, calcul de votre dévoué serviteur).
Sur le chemin du retour, nous allons saluer des otaries qui se prélassent au soleil. Une autre cascade-douche nous attend, c’est la petite surprise de la virée. La petite baie formée par l’Harrison River laisse apparaitre un sommet enneigé à quelques encablures c’est splendide avec ces couleurs.
C’est effectivement un très beau fjord qui n’a d’égal que ceux de Norvège.
Key Summit Trail
Randonnée plutôt facile et qui offre une vue exceptionnelle sur une chaîne de montagnes enneigées parsemées de lacs chatoyants.
Bon, ça c’était la description sur le papier. J’ai été entièrement dans le brouillard tout le temps de la randonnée. Le chemin est jalonné de beaucoup d’explications sur la flore et la faune, la marche a été très agréable.
Arrivés au point le plus haut, nous, un couple de Canadiens anglophones, un couple de San Francisco et moi, avons échangé sur la prise de pouvoir de Trump. Nous étions tous d’accord. Les Canadiens étaient les plus fâchés.
Akaroa
Akaroa est un très joli village de la péninsule de Banks. Ce village a la particularité d’avoir été français l’espace de quelques mois.
De bon matin, les rives étaient tranquilles et la marche très douce. La moyenne d’âge des promeneurs était élevée et les portefeuilles sans doute bien remplis. J’ai été interpellé par un passant qui a reconnu mon accent français et qui m’a raconté l’histoire du village dans la langue de Michel Rocard.
En résumé : vers 1830, des baleiniers français pêchent dans la péninsule. L’idée leur vient de créer une colonie française en Nouvelle-Zélande. Ces baleiniers achètent une partie de la péninsule aux Maoris et leur donnent un premier versement sous forme de troc. Ils retournent en France pour organiser une expédition de colonisation.
Deux ans après, un petit groupe revient pour établir la colonie. Les Anglais, qui ont déjà la souveraineté de l’Île du nord, étendent leur souveraineté à une grande partie de la péninsule. Les Français ne peuvent s’implanter que dans les villages de Akaroa et le futur Takamatua.
Christchurch
Christchurch est la 2ème plus grande ville de Nouvelle-Zélande, elle compte 400 000 habitants.
Dès mon arrivée, j’ai emprunté télécabines (oui, vous avez bien lu) appelées « Gondola ». Elles permettent d’avoir une vue circulaire sur la ville, et vous le savez, j’adore ces vues. Christchurch est situé sur la mer et compte de nombreuses baies qui dessinent de belles dentelles.
Plage de Taylors Mistake
Superbe plage très tranquille en cette fin de saison estivale. La barre est loin ce qui permet une baignade très agréable et sûre.
Centre-ville
J’y suis arrivé en fin d’après-midi, l’animation du centre-ville avait fondu et une migration semblait s’être opérée vers les bars et les restaurants. Assez vite, j’ai passé mon chemin. Je reviendrais peut-être un de ces jours.
Des lieux du « Seigneur des anneaux »
Aux alentours de Queenstown (Île du Sud)
En réponse aux injonctions familiales, je me suis inscrit à une visite de lieux de tournages des films de la trilogie du Seigneur des anneaux et la trilogie du Hobbit. Ces sites sont proches de la ville de Queenstown.
Le circuit est couru, en particulier des adeptes de la trilogie. Le guide dispose d’une série d’images des films et nous conduit de lieu en lieu en positionnement l’image exactement avec le cadrage de la scène. C’est intéressant et cela valide que les décors sont bien réels. On y voit aussi des lieux où la construction a été implantée dans le décor naturel comme pour – Film 2, scène de la Bataille d’Insengard. Nous n’étions que trois visiteurs ce jour-là.
Lieu de tournage Hobbiton (Île du Nord)
Un village accroché a des vallons a été construit spécialement pour la trilogie du Seigneur des Anneaux. Vingt-cinq après, ce village existe toujours et est devenu une attraction touristique bien organisée. La visite d’environ trois heures à pied nous plonge dans l’univers des Hobbits en suivant des sentiers du village. Le souci du détail est constant et les accessoires, tous de style Hobbit, sont maintenus en très bon état tout en étant vieillis pour que ça reste réaliste. La maison de Bilbon Sacquet est surmontée d’un arbre artificiel depuis 2001 dont les 10 000 feuilles ont été remplacées pour le film Le Hobbit en 2014.
J’ai surpris les autres participants du groupe de la visite quand j’ai répondu non à la question habituelle du guide « avez-vous vu les films ou lu le livre ». Ayant en face de moi une assistante interpelée, je me suis fondu d’une pirouette : « j’attendais de visiter Hobbiton et d’autres lieux de tournage pour voir les films » qui a tout autant surpris. J’ai tenu ma promesse puisque j’ai, depuis, visionné la trilogie « Le Seigneur des Anneaux ».
Au fil de la découverte – Île du Nord
Auckland
Famille d’Hélène et Benoit
Je suis arrivé sur l’Île du Nord à Auckland et suis allé directement chez Benoit (voir plus haut l’introduction de Benoit et sa famille). Un barbecue dominical typiquement international avait été préparé par Hélène et Benoit, deux amis une Chilienne et un Français avaient été invités.
Haka et culture Maori
Plus tard, nous avons beaucoup échangé avec la famille sur leur appropriation de la culture Maori. La vidéo illustre la pratique du Haka d’Aubin et Gaspard. Le Haka est une danse chantée rituelle pratiquée par les Maoris lors de conflits, de manifestations, de protestations, de cérémonies ou de compétitions amicales pour impressionner les adversaires (source Wikipédia).
J’ai trouvé particulièrement intéressant et rare que des jeunes d’origine européenne s’approprient la culture des peuples premiers au point de faire des concours de danses rituelles telle que l’illustre la vidéo. Ces concours sont ouverts à des équipes d’origine Maori, Maori / non-Maori et non-Maori.
Nous connaissons le haka des All Blacks avant leur match de rugby qui a pour objet d’impressionner les adversaires mais aussi de les échauffer pour le match. Nous connaissons moins une version plus douce chantée lors de cérémonies diverses.
La manière de se présenter en Maori est influencée par les origines Polynésiennes, voilà comment Aubin se présente. (voir la vidéo) :
- Kia ora. Bonjour
- Ko Ova tōku ingoa. (Je m’appelle Ova)
- Nō France ahau. (Je viens de France)
- Ko Ron tōku awa. (Ma rivière est le Rhônes)
- Ko Alves tōku maunga. (Ma montagne est les Alpes)
- Ko Helen tōku māmā. (Ma mère s’appelle Hélène)
- Ko Verner tōku pāpā. (Mon père s’appelle Benoit)
- Ko Gaspard tōku teina. (Mon petit frère s’appelle Gaspard)
- Ko Middall tōku ingoa whānau. (Mon nom de famille est Midol)
- Tēnā koutou katoa. (Salutations à vous tous)
Even Park Stadium
L’Even Park Stadium est sans aucun doute le plus célèbre terrain de rugby du monde. C’est le temple de l’équipe nationale, les fameux All Blacks.
L’avant match est réservé aux Maoris qui pratiquent une danse tribale.
Nous avons assisté, voire participé de la voix, à un match de l’équipe d’Auckland avec l’équipe de Queensland Reds. Une bonne dizaine des joueurs sur la pelouse sont membres de la fameuse équipe nationale. Les locaux se sont inclinés. J’ai été surpris par l’ambiance très familiale et très intergénérationnelle du public.
Anawhata / North Piha Beach
Benoit, m’a fait découvrir les superbes côtes sauvages à l’Ouest d’Auckland. Les splendides falaises rocheuses ou herbeuses alternent avec de longues plages de sable clair. Une partie des accès nécessite une marche pentue ce qui dissuade beaucoup de visiteurs et offre une grande tranquillité aux plus courageux.
Il est à noter que l’entrée du chemin est équipée de brosses et de produits désinfectants pour protéger la biodiversité. Ce passage obligé est à utiliser à l’aller et aussi au retour.
Te Atatù Peninsul
En partant de chez Benoît, il m’a été très doux de suivre le Atatu Walkway et de faire le tour de la péninsule Te Atatù. Ce chemin offre de belles vues sur la skyline d’Auckland puis sur le delta qui se dirige vers l’ouest. Un léger crachin m’a accompagné toute la matinée.
One Tree Hill
Situé en plein cœur de la ville, cette colline coiffée d’un obélisque et entourée d’un grand parc verdoyant est à la fois un poumon et un lieu d’observation d’Auckland. En fin de journée, dorée par le coucher de soleil, la promenade est apaisante.
Sky Tower
Comme à Merbourne et Sydney, je suis monté à la « Sky Tower » d’Auckland.
La vue 360° permet de mieux situer les nombreuses baies, le One Tree Hill et d’apprécier la forte présence des végétaux.
Auckland – Art Gallery / Toi O Tamaki
La visite est intéressante pour sa diversité. J’ai suivi un médiateur culturel qui nous a commenté, entre autres, des œuvres impressionnistes de peintres français et espagnols. Je ne me suis pas intéressé aux peintres anglais.
J’ai été très passionné par les tableaux de portraits de grands chefs Maoris, le médiateur nous a expliqué la signification des tatouages. Je me suis basé sur ses explications pour documenter la voix-off de la vidéo.
Waitangi – La nation Nouvelle-Zélande
C’est dans cette petite ville de l’Île du Nord qu’a été signé en 1840 le traité entre les Maori et les Anglais qui a scellé la création de la nation Nouvelle Zélande (New Zealand en anglais).
Le site de la signature a été transformé en un mémorial. Il inclut la maison du gouverneur Anglais, un « visitor center » : espaces de documentation, salle vidéo et boutique. Et une salle de spectacle où sont données des représentations d’art Maori.
Une très très longue pirogue polynésienne de type Te Arawa est exposée au dehors. Elle a été creusée dans un seul grand arbre. Des vidéos illustrent son maniement qui nécessite au moins quatre-vingts rameurs.
Il est à noter que le traité signé en 1840 fait toujours débat. Les deux versions, celle en maori et celle en anglais, sont divergentes sur certains termes. « La version anglaise garantissait la « possession sans entrave » de tous les biens, tandis que la version maori garantissait le « la pleine autorité » sur les « taonga » (trésors, parfois intangibles).
(source https://www.erudit.org/fr/revues/ttr/2016-v29-n2-ttr03940/1051014ar.pdf ).
Les débats ont à nouveau été portés au parlement en 2024.
Rotorua – Tehokowhitu A Ru
Il s’agit d’un village où vivent une centaine de Maori depuis des siècles. Le village est installé sur des geysers en éruption. La particularité de ce village est que les habitants utilisent ces sources d’eau chaude pour la cuisson de leur nourriture.
J’ai fortement apprécié cette visite parce que le guide nous a enrichi de nombreux domaines de la culture Maori. Sur la vie quotidienne très communautaire du village, par exemple sur l’usage de l’eau chaude pour les bains et sur les fêtes et événements qui jalonnent l’année. Il nous a initié à la langue Maori, à la manière de se présenter (voir ci-dessus l’exemple d’Aubin). Il nous a expliqué la symbolique des sculptures, a ponctué la visite de chants, … Vous l’aurez compris, une très riche visite.
Taupo – Wai o tapu – Thermal Wonderland
Ce site géothermique est époustouflant et je pèse mes mots. Il est difficile de transcrire l’incroyable harmonie des couleurs, la complexité des senteurs, les battements de la terre. L’odeur de soufre est omniprésente mais pas dérangeante pour autant. Les bruits de bouillonnements sont présents ici ou là, à des intensités différentes, et avec des rythmes chaotiques. Les couleurs passent du monochrome, par exemple d’un vert profond, à une palette d’un artiste peintre. Un nuage qui passe et le panorama se transforme. La pluie s’annonce et la confusion règne entre les bulles de la terre et les gouttes du ciel. Un désert de roche balayé par le vent rappelle le désert de sel Uyuni de Bolivie.
J’ai été scotché de longs moments tant les sensations de tous les sens sont riches (mise à part le goût).
Parc National de Tongariro
Situé au sud de l’Île du Nord, Le parc National de Tongariro est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. A l’instar du l’ULURU en Australie, c’est un site sacré des Maoris, plusieurs sommets sont désignés comme « Tapu », des lieux extrêmement sacrés.
Plusieurs itinéraires bien délimités sont proposés, que ce soit dans la vallée avec de belles cascades ou en s’élevant vers les sommets pour y admirer les lacs parés de couleurs improbables.
Les rangers avaient vivement conseillé de ne pas accéder au chemin qui mène aux lacs. A l’embranchement qui mène au lac, les marcheurs qui en revenaient m’ont indiqué que les conditions étaient bonnes. Je me suis donc engagé pour accéder au premier lac, à savoir, le Lower Tama.
Il est à noter que le Tongariro est aussi un lieu de tournage de la trilogie du Seigneur des anneaux.
Merci à Lise Cailleteau et Benoît pour leur relecture.
Marc @marclegroux.
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