TdM – Afrique – Zimbabwe & Tanzanie

Episode 4 : Zimbabwe & Tanzanie –  Chutes Victoria, Zanzibar, Massaï, Safari

Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien : https://youtu.be/AZlkyj9mz_g
ou directement ici :

Préambule

Cet article et la vidéo se complètent, l’un donne des clefs de compréhension, l’autre donne à voir et permet, j’espère, de se laisser porter par l’atmosphère.

Synthèse

Le Zimbabwe a été un havre de paix.

Les chutes du Victoria sont impressionnantes, elles se visitent à pied en cheminant de point de vue en point de vue sur le côté opposé au canyon.

Après un long voyage en bus, j’ai découvert la capitale Harare. Qu’il y a été agréable de cheminer tranquillement dans la ville. Pendant les 3 jours, je n’ai pas croisé un seul blanc. J’y ai été regardé avec curiosité.

D’un saut de puce je suis arrivé à Dar Es Salaam. Le nom correspond bien à la forte influence arabe de la ville. Il y vit plus de 4 millions d’habitants, le centre de la ville est grouillant, bruyant et rythmé par les appels à la prière.

Zanzibar, ça fait rêver non ! C’est l’île aux épices, en particulier aux clous de girofle. C’est devenu très touristique avec des hôtels de grand luxe et de nombreuses activités de mer et de plage. Mais c’est aussi un dédale de ruelles où il fait bon se perdre à l’ombre d’un soleil bien haut. Le mémorial de l’esclavage est une référence. J’y ai beaucoup appris sur l’organisation de l’abjecte « ramassage » des futurs esclaves.

Après les chutes Victoria, le lac Victoria s’imposait, c’est le plus grand lac d’Afrique, j’ai séjourné sur l’Île d’Ukerewe. Ses habitants sont tranquilles et les enfants craignaient ce blanc à vélo.

Les parcs nationaux Ngorongoro et Tarangire sont incontournables, j’y ai fait un passage. Le surnom « Arche de Noé » du Ngorongoro est mérité.

Enfin, la découverte de la vie des femmes Massaï a été le point d’orgue de ces semaines, un grand merci à Séréa.

C’est parti ! @marclegroux

Thème – Peuples premiers

La question est vite résolue ici au Zimbabwe et en Tanzanie, il est rappelé à qui veut bien le l’entendre que l’Afrique est le berceau de l’humanité sur notre terre !

Pour rappel, en 1974, Lucy, vieille de 3,2 millions d’année a été découverte en Éthiopie par Yves Coppens – paléontologue français. Il ne fait donc aucun doute que les peuples premiers du continent sont africains.

Les fouilles archéologiques ont mis en évidence un peuplement de l’Afrique australe depuis plus de 40 000 ans. Les Sans sont les premiers habitants du pays.

Zimbabwe

Concernant les peuples premiers, le musée archéologique d’Harare présente les mêmes informations qu’en Afrique du Sud.

Les Bantous Gokomere, des agriculteurs se seraient installés vers 500 ap. J.-C., ils ont introduit le fer. Les Bantous repoussent les Sans, peuples nomades vers l’ouest.

Il y’a aussi ici des traces des Australopithecus, branche qui s’est éteinte, et jusqu’au Homo-Sapiens …

A ce jour, plus de 99 % de la population est constituée de noirs africains, liés surtout aux ethnies Shona et Ndébélé. Pendant les 3 jours passés à la capitale Harare, je n’ai croisé aucun blanc.

La langue nationale est l’anglais, 80% de la population parle anglais ou aurait des notions d’anglais. Le ndébélé et le shona sont très répandus.

Tanzanie

Ici aussi, les sites archéologiques témoignent de l’existence ces Australopithecus, des Homo Habilis, des Homo Erectus et, enfin, des Homo Sapiens. Les plus anciennes traces d’homo sapiens en Tanzanie ont plus de 153 000 ans.

Au tout début du premier millénaire, les Bantous arrivent en Tanzanie depuis l’Afrique centrale et introduisent sur place l’usage du fer et les techniques d’agriculture.

Les navigateurs arabes s’installent sur le littoral, notamment à Zanzibar, et dirigent un important commerce d’esclaves, d’or et d’ivoire. Le clou de girofle est son épice phare. L’influence Arabe a été prédominante, la population majoritairement musulmane.

Ce n’est que récemment, 1964, que le Tanganyika (Tanzanie hors Zanzibar) et Zanzibar se sont unis pour former la Tanzanie actuelle.

Cette union récente a un impact majeur sur la langue. En effet, la langue officielle de la et Tanzanie, celle de tous les documents Tanzaniens, celle apprise à l’école est le Swahili. Pourtant ce n’est la langue native que de moins de 5% de la population. Ça a été un choix lors de l’union de 1964. La langue adoptée, le Swahili, a de fortes consonances arabes.

En conséquence, depuis le début de mon voyage, c’est le pays où il m’est le plus difficile d’échanger. Hors des lieux touristiques, il est très difficile de trouver quelqu’un qui parle suffisamment bien l’anglais pour avoir une conversation.

Mon lexique d’une quinzaine de mots permet un premier contact poli mais ne permet pas d’aller au-delà, c’est bien sûr très frustrant. Les Tanzaniens revendiquent que nous parlions Swahili, ils me l’ont fait comprendre explicitement à plusieurs reprises.

J’ai quelques fois recours à la technologie (Google traduction) mais c’est très laborieux.

Niveau de développement

Zimbabwe

La population est d’environ 15 millions d’habitants pour une superficie de 400 000 km2. Une part importante du pays est en savane haute.

Le Zimbabwe est l’ex Rhodésie du Sud, c’est un pays de hauts plateaux.

Le Zimbabwe est un grand pays minier : le diamant, le charbon, le chrome, l’amiante, l’or, le nickel, le cuivre, les minerais de fer, le vanadium, le lithium, l’étain et les métaux du groupe du platine.

La Chine est le premier partenaire économique du Zimbabwe : elle achète 28 % de ses exportations et en est le premier investisseur.

Suivant l’indice IPM – Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) (voir https://www.donneesmondiales.com/pays-plus-pauvres.php), le Zimbabwe est classé à la 37ème place des pays les moins développé, pour rappel, Madagascar est à la 5ème place.

Suivant l’indice de Gini de mesure du niveau d’inégalité, le Zimbabwe est à la 15ème position, là où l’Afrique du Sud est en tête.

Tanzanie

La population est de plus de 60 millions d’habitants pour une superficie de 950 000 km2.

Son ouverture sur l’Océan Indien et sa fusion avec Zanzibar ont apporté une ouverture importante avec le monde Arabe. Zanzibar a été une plaque tournante de l’esclavage.

Sur le continent, 99 % de la population est d’origine africaine (dont 95 % de Bantous répartis en plus de 130 ethnies), le 1 % restant étant représenté par des Asiatiques (260 000), Européens (20 000) et Arabes (70 000). À Zanzibar, la population est constituée d’un mélange plus hétérogène avec notamment plus d’Indiens.

L’économie de la Tanzanie est dominée par l’agriculture et l’industrie minière. Le tourisme et notamment les safaris, apportent des devises.

Suivant l’indice IPM – Indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM) (voir https://www.donneesmondiales.com/pays-plus-pauvres.php), la Tanzanie est classée à la 15ème place des pays les moins développé, soit moins bien que le Zimbabwe.

Suivant l’indice de Gini de mesure du niveau d’inégalité, le Zimbabwe est à la 56ème position, ce qui le met en bonne position en regard d’autre pays africains.

Verbatim

Tout au long de ces semaines au Zimbabwe et Tanzanie, j’ai noté des expressions et remarques captées au fil des rencontres :

  • Ici comme depuis le début de cette saison 2 du tout du monde, il n’y a d’écrit que les traces pariétales et les sculptures sur bois, pour le reste, la mémoire est orale.
  • Ici au Zimbabwe, mis à part aux chutes Victoria, je n’ai croisé aucun blanc
  • Ici au Zimbabwe il y’a des parc industriels Chinois,
  • Ici au Zimbabwe, sur l’ïle d’Ukerewe, je faisais peur aux petits enfants qui s’enfuyaient en me voyant,
  • Ici en Tanzanie, il est rare de rencontrer des locuteurs maitrisant l’anglais.
  • Ici en Tanzanie, à 5 heure du matin, un gardien d’auberge de jeunesse de l’ethnie Massaï m’a empêché de sortir de très bon matin alors que je devais aller prendre deux ferries pour Zanzibar. Il pensait que je filais à l’anglaise sans payer ma note. J’ai essayé de forcer le passage quand il m’a montré sa lance, j’ai compris qu’il nous fallait trouver un moyen d’échanger. Nous avons trouvé un interprète qui a rapidement démêlé la situation. Le gardien, très embêté s’est largement excusé et c’est devenu mon pote les jours suivants.

Au fil de la découverte du Zimbabwe et de la Zambie

Chutes Victoria : partie Zimbabwe

En premier lieu, les chutes Victoria sont très hautes, 110 mètres, le double de celles de Nicaragua dont les Américains et Canadiens sont pourtant si fiers. Elles s’étalent sur plus de 1700 mètres de large.

En pleine saison, leur débit de 3400 m3/s permettrait d’alimenter en 3,5 jours l’équivalent d’une année de consommation de la ville de New York.

Le Parc National est accessible à pied de la ville Victoria Falls, ce qui permet d’y aller au lever du soleil et de parcourir les points de vue à son rythme. Les points d’observation sont très proches des chutes, elles se déversent dans un étroit canyon. On y est copieusement douché à certains points, ça procure des sensations très vives. Ici, pas question de naviguer dans le canyon.

Les couleurs sont changeantes en fonction de la journée et les nombreuses colonnes forment des sculptures chaotiques.

L’environnement est très sobre, seul un petit café-resto est présent à l’intérieur du Parc. Les babouins empreintent le chemin, la cohabitation est paisible.

Dans l’espoir de voir de près des hippopotames sortis de l’eau, je me suis inscrit à sortie coucher de soleil sur le fleuve Zambèze. Point d’hippopotames, en revanche, une longue discussion devant un verre avec un couple de Zimbabwéens sur le développement de l’Afrique, l’Afrique du Sud, les investissements chinois, … et comme je préfère les humains aux hippopotames, j’ai été ravi.

Chutes Victoria : partie Zambie

Parti de bon matin, j’avais écumé les 15 points de vue sur les chutes Victoria. Je les avais même refaites une 2ème fois, la lumière changeant au fil des heures, je ne voulais pas en rater une miette. Et puis j’avais pris goût aux douches d’écume.

Et donc, je me suis décidé à passer la frontière pour aller en Zambie pour découvrir d’autres points de vue et notamment une descente au cœur des chutes. Les sensations ont été encore plus géniales. La douche est plus forte et plus longue. La vue positionnée à 30 mètres plus bas que du côté Zimbabwe y est plus intense car elle est au cœur de la puissance des flots assourdissants.

Le déjeuner tardif a été très bon et au moins 40% moins cher qu’au Zimbabwe. Au retour, les étapes ont été : passage par le poste frontière pour sortie de Zambie, puis no-man’s land, puis entrée payante au Zimbabwe.

Harare

Surprenant d’arriver dans une capitale dont je ne connaissais même pas le nom il y une semaine.

Surprenant de découvrir la capitale d’un pays dans des conditions aussi tranquilles (cf. l’expérience Afrique du Sud).

Surprenant de ne pas voir un seul blanc pendant les deux jours de visite.

Surprenant de croiser autant de sourires bienveillants.

Après l’Afrique du Sud, quel plaisir de déambuler, le jour, en toute liberté.

Comme d’autres capitale africaines, Harare est une fourmilière. Quelques hautes tours tentent d’imiter Manhattan et témoignent d’époques plus prospères. Les rues sont très animées, on passe allègrement de la toute petite boutique spécialisée au Mall moderne quoiqu’un peu vétuste et au supermarché « PicknPay » qui jouxte l’avenue Nelson Mandela.

En faisant la queue pour retirer de l’argent, j’ai conversé avec une jeune Zimbabwéenne, elle était très surprise que je voyage ainsi, sans agence, sans 4×4, tout seul, … Je crains de ne pas avoir réussi à lui faire comprendre ma démarche.

A fil de la découverte de la Tanzanie

Dar Es Salaam

La consonance du nom de la ville ne laisse aucun doute sur l’origine Arabe. La ville est largement musulmane, l’influence du sultanat d’Oman perdure.

La skyline est trompeuse, les tours élancées vers les cieux font de l’ombre à des bâtisses plus en moins en bon état. Capitale grouillante d’Afrique de plus de 4 millions d’habitants, Dar Es Salam est très étendue, facile d’accès et relativement tranquille.

Je m’étais installé dans une auberge de jeunesse de l’autre côté d’un bras de mer, j’étais à 1 heure de marche – ferry du centre-ville et le soir, près de la mer pour un bain (trop) chaud. Le passage par le ferry a été l’occasion de rencontres.

Dès le premier jour et à la première lueur du jour, je suis allé au célèbre marché aux poissons. Il ne faut pas être sensible aux fortes odeurs et ne pas craindre pour ses chaussures. La visite par des blancs n’est pas toujours appréciée. Il faut mieux y prendre son temps et échanger quelques mots pour ne pas risquer l’opprobre générale. Je n’y ai fait que peu d’images en espérant qu’elles soient toutes réussies pour vous donner à voir. La criée est organisée avec une rangée de femmes qui achètent et une rangée d’hommes qui vend. Les prix se négocient par des échanges très subtils non accessibles à des non-initiés.

La visite du musée archéologique a été très instructive, pour le thème peuples premiers, j’y ai vue des artefacts très originaux. J’ai notamment apprécié des sculptures sur bois très sophistiquées.

J’ai suivi un « walking tour » puisé dans un guide qui était varié.

Je n’ai pas réussi à me faire bien comprendre du coiffeur barbier qui m’a fait une coupe très originale.

Île de Zanzibar

J’ai bien sûr envie de découvrir l’île aux épices dont le nom claque bien. Je savais que le tourisme y était de masse et très orienté par les activités de mer et de plage dans des ressort luxueux. Mais bon, je ne pouvais passer si près et ne pas visiter.

Le ferry à partir du port de Dar Es Salaam laisse le temps de se préparer à la découverte.

A l’arrivée, oui, le sable est particulièrement fin et doux aux pieds, la lumière est belle, les hôtels du bord de mer sont très luxueux.

Il ne reste pas grand-chose de la maison aux clous de girofle et le souk n’a pas de collections d’épices plus extraordinaires qu’ailleurs.

Dès que l’on s’éloigne du cœur historique de la ville, le dédale des ruelles invite à une flânerie plus tranquille et beaucoup moins touristique.

En revanche, le musée de l’Esclavage est très intéressant. Çà a été pour moi la première opportunité de comprendre l’organisation de l’abjecte « ramassage » des futurs esclaves. Sur des centaines voire des milliers de kilomètres parcourus à pied, enchainés, peu nourris et avec une mortalité très importante. Un tel niveau de maltraitance fait froid dans le dos.

Lac Victoria et Île d’Ukerewe

Le Lac Victoria (en haut au centre) est le plus grand lac africain. C’est aussi le deuxième plus grand lac (en superficie) d’eau douce dans le monde. Mais pas en volume d’eau, le record est détenu par le lac Baïkal en Russie.

Le Lac Victoria est de ces grands lacs qui ne laissent pas deviner la rive d’en face tellement ils sont grands. Il est à 1333 mètres d’altitude, et fait environ 320 km de longueur (du nord au sud) et 275 km de largeur. Il est bordé par les deux branches de la vallée du Grand Rift. Il est bien sûr navigable et poissonneux même si la surexploitation de ses ressources devient problématique.

J’y ai navigué, en ferry, pour rejoindre l’ïle d’Ukerewe.

Après avoir visiter les chutes Victoria, j’étais curieux de monter (vers le Nord) au lac Victoria en amont, à 1700 kms au nord. J’ai lu ceci « L’Île d’Ukerewe permet de s’imprégner de la vie authentique tanzanienne. » et ai décidé d’y aller.

A peine descendu du bus à Mwanza après 14 heures de bus, je suis monté dans le ferry de marchandises et passagers pour 4 heures de navigation pour rejoindre l’Ile d’Ukerewe. J’ai eu deux anges gardiens dont l’un parlant assez bien l’anglais et nous avons conversé, siesté, partagé quelques « sorti du sac ».

Je suis allé dans un petit hôtel très africain, j’y étais bien sur le seul blanc tout comme dans le bus, le ferry, … Entre délestage de l’électricité et coupures d’eau, il m’a fallu être patient. Le maquis de l’hôtel était très simple, poulet, riz, sauces et très reconstituant.

De bon matin, j’ai loué un vélo. Le premier propriétaire d’un vélo rencontré a tout de suite flairé l’affaire de la journée ; gagner de l’argent (0,56€) tombé du ciel. Le vélo était carrément petit, j’avais l’allure du gars qui a grandi trop vite. Avec un petit itinéraire en tête, me voilà sur les routes et pistes.

Beaucoup de campements avec de belles parcelles de Manioc, du riz, du maïs qui a soif, des zébus ici ou là de toutes les tailles.

Peu de voitures, beaucoup de motos de transport de passagers et de lourds paquets.

Une rencontre très intéressante et chaleureuse du « secrétaire de mairie ».

Arusha : Musée – Tanzania Cultural Tourism Programme

Le portail d’entrée ne paye pas de mine et pourtant.

Les premières salles rappellent que la Tanzanie est (aussi) le berceau de l’humanité. De ce point de vue depuis l’Afrique du Sud, l’origine de l’Humanité reçoit la même documentation.

Des salles, photos à l’appui, rappellent que la biodiversité perd beaucoup de terrain, et la série de photos des espèces disparues ne peut laisser indifférent.

Et puis, au détour d’un couloir, je rencontre un taxidermiste en plein ouvrage, il termine les détails d’une superbe antilope dont la robe et les cornes sont miss en valeur. J’échange avec lui, il est très fier de son travail qu’il fait depuis 22 ans.

Je prends plaisir à faire des images des animaux immortalisés dans le parc, côté carbone, c’est beaucoup mieux qu’un safari.

Assis à une table pour prendre un verre d’eau au frais, je suis bousculé par une énorme tortue. Il, il s’agit d’un mâle, a 200 ans et vient grappiller de la nourriture, il vit en liberté dans le parc. Un médiateur du musée vient me conter son histoire.

Une annexe du musée est réservée à des artistes contemporains dont le style naïf est très typique.

Les femmes Massaï

Il m’a fallu consacrer du temps et de l’énergie pour trouver un moyen de rencontrer des Massaï hors des circuits organisés en groupe où des comédiens sautent sur place. Bon je sais c’est un peu dur, désolé mais on voit de ces trucs ici !

De bon matin, je suis parti en taxi-brousse pour la petite ville de Longido à 80 kms d’Arusha. Il m’a semblé que c’était assez loin pour ne plus être la cible des tour-opérateurs. Arrivé, la seule adresse d’une agence locale que j’avais s’est avérée périmée. Mais de fil en aiguille, j’ai trouvé une bonne âme qui m’a indiqué un lieu où je trouverais quelqu’un qui connaissait quelqu’un, qui …

Voilà comment Séréa, une femme guide locale, est arrivée. Dans un anglais que je comprenais très bien, elle m’a fait des propositions de découverte, que j’ai légèrement amendées et nous sommes partis à pied à la rencontre de ses amies Massaï.

J’étais ravi de cette orientation très féminine. J’ai une dent contre les hommes Massaï. Ils sont hautement polygames, ont tous les droits sur leurs épouses et sont forts peu soucieux du sort des femmes.

Séréa a été mariée à 15 ans, elle valait 5 vaches qui ont constituées sa dot.

Séréa, semble-t-il une femme de caractère, m’a expliqué qu’il lui a fallu cinq ans pour réussir à quitter son mari qui la battait quand il été saoul. Elle a dû jouer avec les règles ethniques Masaï et les lois tanzaniennes. Finalement, elle a obtenu gain de cause et réussi à s’émanciper.

La demi-journée a été très simple. Un cheminement vers le Boma où elle a vécu avec ses concubines. Un Boma est un petit campement d’une dizaine ou vingtaine d’habitants qui regroupe une famille étendue ou chaque de femme du (vieux) chef de famille a sa hutte. A travers la savane haute, j’ai posé beaucoup de questions et nous avons rencontré beaucoup de ses amies. Au Boma, nous avons salué tout le monde, y compris les enfants avec un geste particulier que vous découvrirez sur la vidéo puis visité une des huttes. J’ai bu du lait de chèvre tout frais, nous avons devisé et sommes rentrés à la ville. L’alimentation évolue en fonction des saisons. Elle est à base de haricots rouge, de mil, de riz. A la bonne saison, le petit-déjeuner est fait de sang mélangé à du lait. Séréa m’a dit ne pas apprécié de mélange et prétexte que sa religion lui l’interdit.

Que voilà de belles rencontres.

Les Parcs nationaux Ngorongoro et Trangire

Dès la sortie de l’agglomération d’Arusha, disons à une quinzaine de kilomètres, la campagne s’est éclaircie. Une savane bicolore, verte et or, accueille des troupeaux de vaches multicolores et de moutons. Droits comme des i, enroulés dans des tissus colorés, souvent rouges, de hautes statures équipées d’un long bâton conduisent leur capital – bovins et caprins – vers les plus belles herbes et les points d’eau.

Nous sommes ici chez les fameux Massaï. Ils ont un permis pour nourrir leurs troupeaux sur ces terres propriété de l’état. Au loin on distingue leurs Bomas.

Le Ngorongoro est le seul parc National habité par une population, les Massaï.

Nous entrons par la porte principale du parc et descendons dans le cratère d’environ 17 kms de large et 12 kms de haut.

En roulant dans la descente, nous distinguons des troupeaux, de plus près ce sont des gnous et des zèbres qui cohabitent en complémentarité. Les premiers nommés sont des as en recherche de belle herbe grasse et de points d’eau, les deuxièmes sont très attentifs à la présence de prédateurs. Que voilà une intelligente complémentarité.

Une lionne se prélasse dans un bosquet puis 3 autres sont à l’affût et salivent de la vue d’un défilé de zèbre. Elles ont été repérées, elles ne passent pas à l’attaque.

De beaux troupeaux de buffles paissent tranquillement. Les gazelles sont un peu partout, très élégantes dans leurs robes d’or.

Les éléphants semblent encore plus puissants que d’habitude, nous les distinguons non loin d’un rhinocéros ruminant. Les autruches aussi sont énormes. Le chacal vu juste après semble lilliputien. Tout comme les oiseaux tout de bleu et jaune qui chantent à tue-tête. Les élans sont distants. Une famille d’hippopotames est sortie de l’eau ils ne sont visibles qu’aux jumelles. Un beau lion, perché dans un arbre, et oui il sa fait grimpeur pour se reposer au frais de la brise, nous fait l’honneur d’ouvrir un œil puis de se lever. Nous sommes à moins de 5 mètres de lui et le guide-chauffeur répugne à stopper son moteur, au cas où il bondirait (le lion).

L’arche de Noé photographique est déjà bien remplie, nous remontons la falaise pour laisser la compagnie s’ébrouer à l’envie.

A très bientôt.

Marc @marclegroux.

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