Episode 4 : La mythique Terre de feu, Ushuaia, Cap Horn, Glaciers, détroit de Magellan et les Pingouins
Introduction
Ce 4ème épisode est consacré à la Terre de Feu. C’est la Fin du Monde (fin Del monde, finistere, …). C’est la partie du continent Américain la plus au sud, à 1000 kms de la péninsule Antarctique. L’archipel de la Terre de Feu a une superficie de (73 753 km2) soit un peu plus grande que la France métropolitaine.
En premier, Ushuaïa est une ville mythique. C’est de là que sont parties les plus grandes exploration pour l’Antarctique. Le commandant Cousteau y avait ses quartiers, plus tard, une chaine de télévision a repris ce nom pour des images incroyables de cette région du monde, je me devais d’y aller, je n’ai pas été déçu.
Le Cap Horn, y débarquer était un rêve. Se faire ballotter par les 40ème rugissants, se faire balayer par des rafales de vents, être au bout du monde, voilà mon ressenti.
J’ai eu la chance de sillonner en bateau le labyrinthe des fjords, de débarquer d’iles en iles, de passer par le Pacifique puis de remonter par le Détroit de Magellan !
Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien: https://youtu.be/x4yRw8ims-4
ou directement ici (passer en mode plein écran) :
La carte interactive, ZOOMEZ :
Thème – Lien à la terre : Tout sur la Terre de Feu
La Terre de Feu a été largement peuplée pendant des millénaires. Je vais vous conter l’histoire de ces peuples premiers et, malheureusement, la triste fin qui est la leur.
La Terre de Feu tient son nom des explorateurs qui cherchaient une route pour les épices, les navigateurs voyaient de nombreux feux sur les terres de l’archipel et Fernand de Magellan (l’explorateur) l’a nommée « Terre de feux ».
Vers 14 000 ans avant le présent, « Les premiers humains arrivent en Patagonie, ils habitent dans le plateau central du sud. Ce sont des bandes nomades de chasseurs, des ramasseurs avec de grands rangs d’action. Ils se réfugient en auvents, dans les grottes et ils campent à ciel ouvert. Ils maitrisent la technologie du logement mobile et le vêtement. Ils exploitent le guanaco (Lama) et ils consomment la faune. La récolte génère une base alimentaire. La haute variabilité environnementale les rend adaptables et ils sont producteurs d’un art rupestre naturaliste et polychrome. » note-1.
Ils vivent dans des conditions environnementales très difficiles : 8 mois de faible lumière, froid presque permanent, saturation d’humidité et en mobilité permanente, … Et pourtant, c’est une civilisation qui maitrise de nombreux domaines : agriculture, gestion du feu, vêtements sophistiqués, outils de chasse, logement, de nombreux outils, expression et communication, peinture et arts rupestres. note-2.
Deux groupes ethniques se partagent la Terre de feu.
Le premier groupe est composé des Yamanas et Alacaluf. Ils occupent les chenaux du sud. Ils sont des marins nomades. Ils chassent et récoltent de fruits de mer. Ils pratiquent plusieurs langues. Ils sont de petite taille et maigres, avec un gros nez. Les femmes nagent et plongent dans les eaux glacés et australes pour cueillir des algues et pêcher. note-2.
Le second groupe Selk’nam occupe le nord de l’île de Terre de Feu. Les Selk’nam utilisent les ressources de la terre et les ressources côtières occasionnellement. Leurs vêtements en cuir de guanaco sont utilisés avec le pelage vers l’extérieur. Ils sont de grandes taille, des relevés ADN ont montré qu’ils étaient proches des Mongols. note-2.
Il est à noter que la place de la femme est bien plus avancée que dans notre société occidentale actuelle, j’y reviendrai dans un prochaine épisode (celui qui sera consacré à la Patagonie).
Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que les très brutaux conquistadors européens arrivent vers les années 1700. Le peu de facultés d’adaptation des Espagnols aux conditions extrêmes de la Terre de feu a retardé l’échange mais le ver était dans le fruit.
Les Yamanas, Alacaluf et Selk’nam ont disparus, il s’agit d’un génocide.
Martin Gusinde nous a légué de très beaux clichés qui mettent en évidence le niveau élevé de culture de ces ethnies (merci Richard P. de tes propositions iconographiques).
Thème – Médecine traditionnelle : des peuples premiers
Il est permis de penser que pour survivre aux conditions de la Terre de Feu, la médecine traditionnelle devait être d’un très bon niveau.
Lors du débarquement au glacier Aguila, un guide nous a montré, en quelques mètres, pas moins de 10 plantes avec des vertus thérapeutiques. Je me souviens notamment d’une mousse très spongieuse qui était très utile pour se procurer et conserver de l’eau potable dans un environnement ou règne des eaux saumâtres.
Au fil de la découverte d’Ushuaia
Quel calme (après Buenos Aires) que cette petite ville argentine découpée en blocs à angle droit.
Au plus chaud, il y fait entre 5° et 15°.
C’est bien sur un port très actif qui est le poumon de la ville, la route 3 passe ici mais le chemin est long pour remonter vers le nord. Le tourisme est une activité importante et les agences de voyage, hôtels, hostels, restaurants en tous genres sont légion.
Les treks sont nombreux et je ne m’en suis pas privé. Celui du Parc National de la Terra Del Fuego est le plus réputé et m’a permis de vivre les 4 saisons en une journée ce qui est une expérience unique.
Au fil de la navigation en Terre de Feu
Comme vous l’avez compris, la Terre de Feu est devenue un quasi désert. Ce désert est très protégé et contrôlé par l’Argentine et le Chili.
La navigation illustrée sur la carte (voir ci-dessus), est d’environ 800 kms avec six débarquements et deux approches uniquement par Zodiac.
Globalement, ce sont des fjords qui rappellent la Norvège et plus encore l’archipel du Svalbard. Pour rappel un fjord se creuse lorsque le glacier a formé une vallée glaciaire sous le niveau de la mer.
Le détroit de Magellan fait plus de 600 kms, il délimite le Nord de la Terre de Feu, c’est une route maritime importante qui raccourcit grandement la passage entre les océans Atlantique et Pacifique.
Les pingouins
Que voilà une belle découverte.
J’avais (bêtement) en tête des animaux patauds, très grégaires et pas très futés.
He bien, ils ont un sens exceptionnel d’orientation, (ils retrouvent leur nid après des voyages marins de plus de 5000 kms), ils vivent leur vie avec et sans leur congénères, ont des « gestes » d’affection entre eux, s’occupent beaucoup de leur toilette, sont denses et peuvent plonger à 80 mètres, sont très bons marcheurs, sont capables de faire entendre leur voix au milieu de milliers de leurs semblables, … et sont trop sympa à observer.