Episode 3 : Afrique du Sud – Drakensberg, Apartheid, Street Art, Safari
Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien : https://youtu.be/sTW-TB7dypc
ou directement ici :
Préambule
Cet article et la vidéo se complètent, l’un donne des clefs de compréhension, l’autre donne à voir et permet, j’espère, de se laisser porter par l’atmosphère.
Synthèse
Après Madagascar, l’un des pays les plus pauvre, j’ai basculé dans le pays le plus inégalitaire de la planète, l’Afrique du Sud.
En Afrique du Sud, le sujet des peuples premiers est simple. Nous sommes ici dans le berceau de l’humanité. Des sites archéologiques témoignent de l’existence des Australopithecus, des Homo Habilis, des Homo Erectus et, enfin, des Homo Sapiens.
Le sujet de l’Apartheid est contemporain. J’avais à cœur de bien comprendre cette détestable « civilisation » basée sur une hiérarchie structurée entre les races. Et j’avais plus encore le désir de connaitre la situation à ce jour en 2024. J’espère que le texte et la vidéo vous éclaireront. Je ne vous cache pas que l’Afrique du Sud est très loin d’une harmonie « Nation Arc-en-ciel » telle que le souhaitait Desmond Tutu.
Je me suis attaché à Johannesburg, l’insécurité a été difficile à gérer mais finalement, j’y ai trouvé un (petit) espace de liberté et d’autonomie et y ai fait de belles rencontres.
Le Blyde River Canyon et le Drakensberg ont été des havres de quiétudes, de randonnées, de rencontres, de respirations, de paix.
La faune du gigantesque parc animalier Kruger a été bienveillante, souvent indifférente, parfois curieuse, jamais menaçante. Nous étions chez elle, enfermés dans nos véhicules et, le soir, dans des camps barricadés.
Paradoxalement, je nourris plus d’espoirs pour les Malgaches que pour les Sudafricains. Je cite les mots d’un couple de Zimbabwéens rencontrés au Zimababwe, « personne ne se sent vraiment bien en Afrique du Sud ».
C’est parti ! @marclegroux
Thème – Peuples premiers
La question est vite résolue ici en Afrique du Sud, il est rappelé à qui veut bien le l’entendre que l’Afrique est le berceau de l’humanité sur notre terre !
Pour rappel, en 1974, Lucy, vieille de 3,2 millions d’année a été découverte en Éthiopie par Yves Coppens – paléontologue français. Il ne fait donc aucun doute que les peuples premiers du continent sont africains.
Les sites archéologiques témoignent de l’existence ces Australopithecus, des Homo Habilis, des Homo Erectus et, enfin, des Homo Sapiens. Les plus anciennes traces d’homo sapiens en Afrique du Sud ont plus de 153 000 ans.
A ce jour, la répartition de la population est la suivante : « les Noirs, très largement majoritaires, constituent 76 % de la population, les Blancs, 13 %, les métis, 8,5 % et les Indiens, 2,5 % » – source Larousse 2023.
Il y a 18 ethnies noires référencées officiellement. Les plus importante sont : les Zoulous (22,5 %), Xhosa (15,6 %), les Pedi ou Sothos du Nord (8,9 %), les Sothos du Sud (7,4 %).
Niveau de développement
Pour Madagascar, avec Ndria et Olga – un couple de chargé de mission de développement pour le BIT – nous avions sélectionné le critère l’indice IPM (voir : https://legroux.eu/madagascar et https://www.donneesmondiales.com/pays-plus-pauvres.php).
Pour l’Afrique du Sud, j’ai retenu l’indice Gini : « Le coefficient de Gini, ou indice de Gini, est une mesure statistique permettant de rendre compte de la répartition d’une variable (salaire, revenus, patrimoine) au sein d’une population. » – source Wikipedia.
L’Afrique du Sud est en 2ème position dans la liste, c’est un pays extrêmement inégalitaire. Si on considère que le 1er, la Nambie qui est un petit pays, l’Afrique du Sud est le pays le plus inégalitaire du monde.
Après plus de 3 semaines à sillonner le pays, l’abyssal écart de niveau de vie saute aux yeux et est très largement en corollaire de la couleur de peau. NB : il s’agit de mon observation personnelle, je n’ai pas de statistiques.
Apartheid hier et aujourd’hui
Rappel sur l’Apartheid
Comme indiqué au chapitre « peuples premiers », le peuplement de l’Afrique du Sud est très ancien, c’est le berceau de l’humanité.
Les premiers colons, appelés Afrikaners, majoritairement néerlandais, étaient calvinistes et ont introduit le racisme au sens d’une hiérarchie liée à la race. En l’occurrence, il s’agit de la supériorité décrétée unilatéralement de la race blanche. Ils étaient propriétaires et cultivateurs de leurs fermes et ont asservi des africains pour les travaux de la terre.
Vers 1887, la ruée vers l’or a provoqué un énorme bouleversement. Des chercheurs d’or, majoritairement blancs, ont accouru de tous les pays. Neuf ans après, les mines d’or de Johannesburg produisaient 27% de la production mondiale. La population de la capitale a été multipliée pour atteindre 100.000 personnes et est devenue la ville la plus cosmopolite de tout le continent. Les noirs sont descendus au fond de la mine pour s’y tuer a la tâche, leurs épouses y étaient servantes des familles blanches. Il est écrit ceci dans le musée de l’Apartheid de Johannesburg « « Nowhere is there more animosity than in the everyday relationships between household domestics and their employers. » ( » Nulle part il n’y a plus d’animosité que dans les relations quotidiennes entre les domestiques et leurs employeurs. « ).
Afrikaners et anglais ont posé une constitution très raciste et exclusivement dominée par les blancs.
La classification pas couleur, oui, vous avez bien lu, était décidée par les blancs au pouvoir. Par exemple un document indique qu’en 1985 il y eu 1000 « caméléons », c’est à dire des personnes qui ont demandé un changement de classification. Votre stupeur passée, je vous détaille la classification, vous verrez à quel point, 38 ans après, cette information est clef pour comprendre l’apartheid de 2024 :
- White (blanc)
- Coloured (de couleur)
- Indian (Indien au sens venu de l’Inde)
- Chinese (Chinois)
- Malays (Malaisiens)
- Blacks (Noirs)
- Others Asians (Asiatiques hors Chinois, Malaisiens ou Indiens)
Et le Nota Bene du document qui indique la liste des modifications décidées par le parlement sonne comme un glas « No blacks became white and no whites became black. » (Aucun noir n’est devenu blanc et aucun blanc n’est devenu noir).
Les noirs ont subi une ségrégation incroyable, par exemple, l’obligation de quitter le centre de Johannesburg avant 17 heures sous peine d’emprisonnement, de n’emprunter que les bus pour les non-blancs, et de manière générale une interdiction de nombreux lieux.
Texte de la voix-off du chapitre « Apartheid hier et aujourd’hui » de la vidéo
Narrateur :
- Au 17ème et 18ème siècle, les Afrikaners, des colons néerlandais de confession calviniste, ont introduit la notion de hiérarchie des races. Le blanc est tout en haut, les colorés sont au milieu et les noirs tout en bas.
- Les afrikaners, fermiers, artisans, commerçants ont asservi les peuples premiers.
- En 1886, la découverte de gisements importants d’or va largement bousculer le pays, avec une immigration de chercheurs d’or.
Interview de Nelson Mandela (archive) :
- Les Africains… ont besoin… veulent…
- Le droit de vote sur la base d’un homme, une voix.
- Ils veulent l’indépendance politique.
- Et je pense que le moment est venu pour nous de réfléchir…
- A la lumière des expériences… dans ce séjour à la maison…
- Si les méthodes que nous avons demandées sont adéquates…
Narrateur :
- En 1964, Nelson Mandela est incarcéré et ses amis sont faits prisonniers politiques comme lui.
- Il fera 29 années de prison !
- MNCEDISI, ancien prisonnier nous décrira des conditions de détention très dures : le manque d’eau, des travaux pénibles, etc.
- Mais aussi une énorme force collective d’un but, la démocratie où chaque voix est une vraie voix sans distinction de couleur.
- La révolte noire s’est structurée et organisée à Soweto, la répression policière, très dure, a généré de plus en plus de colère.
- En février 1990, Le gouvernement blanc a décidé de libérer les prisonniers politiques dont Nelson Mandela.
- En avril 1994, après 5 ans de luttes intenses, les élections ont porté Nelson Mandela au pouvoir.
- Sans relâche, j’ai posé cette question : d’où en sommes-nous de l’apartheid en 2024 ?
- À l’unanimité, il m’a été dit qu’il n’y avait plus aucune trace de la notion de race dans la constitution et les institutions.
- Les blancs disent que c’était mieux avant.
- Les blancs ont fui les centres villes et vivent dans des espaces sécurisés.
- Certains blancs ont un niveau de vie parmi les plus élevés de la planète, d’autres, sont “déclassés”
- Les Afrikaners sont “en survie” me dira l’un d’eux, ils sont de plus en plus inquiets sur les droits de propriété des terres qu’ils cultivent. Ils sont là depuis des générations et se sentent mal aimés.
- Les noirs et les colorés disent à l’unanimité qu’ils vivent un apartheid économique. Les salaires sont bas, des temps et coûts de transports élevés, une éducation et une santé publique très en deçà de celle du privé, …
Insécurité, par exemple à Johannesburg
Johannesburg a un terrible réputation d’insécurité. A tel point que le centre-ville s’est vidé de sa population blanche qui a migré vers des quartiers très sécurisés en périphérie. Le Covid a renforcé cet exode. Pour illustrer, l’immense hôtel Carlton, 223 mètres de haut, 50 étages, est complètement à l’abandon et barricadé pour éviter le squat.
Des immeubles entiers ou seulement quelques étages sont squattés. Certaines rues ou plus exactement, certains trottoirs de certaines rues sont dangereux et d’autres beaucoup moins.
Pour l’illustrer à nouveau, pendant le Walking Tour de la ville, Kaiser, notre guide et Sibonakaliso notre ange gardien, un couple de néerlandais, un télétravailleur suédois et moi, nous avons navigué dans les blocs du quadrilatère en changeant de trottoir. Nous avons senti de la tension puis du relâchement chez Kaiser et Sibonakaliso puis à nouveau du stress. Avec une « cool attitude » toute africaine, Sibonakaliso a stoppé plusieurs inopportuns et les a dissuadés de je ne sais quelle malveillante intention. Notons que nous n’avons croisé un blanc qu’après une heure et demi de marche.
Pendant ces 4 heures de « walking Tour », j’en ai profité pour me faire expliquer les critères permettant de déterminer le niveau de risque d’un trottoir. Voilà ce que j’en ai compris que je donne à titre d’illustrations et surtout pas de conseil.
- Présence ou nom d’agents de sécurité sur le trottoir, ils gardent les immeubles et sont plus dissuasifs qu’il n’y paraît,
- Niveau de propreté du trottoir,
- Qui emprunte ce trottoir et qui s’y s’est installé,
- Et du feeling : odeurs de détritus, de fumée de cigarette, de drogues, d’alcool, d’excréments, …
Avec tous ces éléments, j’en ai déduit que je pouvais aller courir de bon matin, sans rien sur moi de visible (argent, montre, téléphone, …) en évitant tous les trottoirs « à risque ». Bien m’en a pris, j’ai salué tous les gardiens d’immeubles, j’ai discuté avec un passionné de football en plein centre du square Gandhi, et j’ai enfin goûté la liberté de mouvement dans la ville.
En revanche, pour ce qui est de la nuit, dans l’auberge de jeunesse, nous avions interdiction formelle de sortir dans la rue la nuit sans être accompagné d’un employé de l’auberge (voir le Verbatim ci-dessous).
Township de Soweto
J’avais bien sûr prévu de visiter un township. Kaiser, le guide du « Wallking Tour » m’a suggéré de le faire pendant son jour de congés, en mode vie quotidienne et hors agence. Arun, un jeune télétravailleur suédois d’origine indienne s’est joint à nous.
Le township de Soweto est le plus grand du pays, le plus peuplé et a été le coeur de la révolte anti-apartheid. Kaiser n’a pas voulu me donner sa taille. A partir d’images satellite, je dirais que ça fait environ 25 kms de large et 15 kms de haut. Il y aurait environ 2 millions d’habitants.
Si on revient en arrière, les townships ont été créés en périphérie des grandes villes au début du siècle dernier pour faire face à la démographie exponentielle des villes dont Johannesburg. Vers 1950, les schémas d’urbanisation retenus ont été ceux de larges zones pavillonnaires : une maison standard de 4 pièces, un terrain au carré et la viabilisation ; eau, égouts et électricité. Le cœur de Soweto est organisé suivant ce schéma.
Kaiser a plusieurs fois rappelé que deux Prix Nobel ont été contemporains ici et ont vécu à moins de 300 mètres l’un de l’autre. Vous aurez identifié qu’il s’agit de l’évêque Desmond Tutu et de Nelson Mandela. Le quartier Orlando est le centre historique dont les habitants sont très fiers. Ça a été le « Le cœur » des révoltes.
Kaiser, Arun et moi avons fait 5 heures de marche et de visites : déambulations dans les rues, visite de la maison de Mandela et Winny transformée en musée, des lieux de mémoire de lutte et de violence, les deux maisons familiales de Kaiser, l’école où nous sommes allés chercher sa fille, un petit restaurant de quartier, … Au détour d’un carrefour, 4 gaillards ont été qualifiés à voix basse de gangster par Kaiser. Nous n’en saurons pas plus. Pour autant, guidés par un habitant du quartier nous ne risquions absolument rien, en tous cas, beaucoup moins que dans le centre de Johannesburg.
Il est à noter qu’il y a des riches qui se sont installés à Soweto, en témoigne des extensions extravagantes et luxueuses des pavillons.
C’était presque surréaliste, 2 jours avant, au musée de l’Apartheid, j’avais vu des images très dures des affrontements de la période 1990-1994 à Soweto et le contraste avec ce cœur si calme était surprenant.
Notons que le cœur de Soweto est un état dans l’état, seuls ses habitants historiques ont des droits jalousement conservés. Pour l’illustrer, j’ai fait des images dans la rue et un costaud m’a apostrophé, Kaiser l’a éconduit vertement avec le seul argument qu’il n’était pas d’ici.
Que l’on ne s’y trompe pas, le township comme la plupart dans le pays, continue de croître de manière chaotique. Les terrains de pavillons ont été remplis par bâti en dur, en tôle. Ce sont maintenant des dizaines, des vingtaines, de personnes qui s’y entassent. La viabilisation ne suit pas la croissance, certaines périphéries deviennent des bidonvilles et des zones de non droit, …
Verbatim
Tout au long de ces trois semaines en Afrique du Sud, j’ai noté des expressions et remarques captées au fil des rencontres :
- Ici, seules les grandes bouteilles de plastique ont de la valeur ;
- Ici, la grossophobie n’a pas de sens, bcp de femmes très très fortes se font prendre en photo et semblent bien dans leur corps. Je soupçonne Niki de Saint Phalle d’avoir fait un voyage ici ! En fait, elle n’a rien créé, elle a juste observé.
- Ici, dans le centre des villes, désertées par les blancs, on ne laisse pas un blanc sortir sans être accompagné d’un noir la nuit même pour moins de 100 mètres. Pour illustrer, j’avais à cœur de supporter la Côtes d’Ivoire pour la finale de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations), c’est l’équivalent de l’Euro de foot pour l’Afrique. Et bien ils ne m’ont pas laissé aller seul au Roof Top à 100 mètres, une toute frêle jeune femme m’a accompagné et est venue me chercher à la fin du match (gagné par les Ivoiriens) !
- « Ici, un gouvernement blanc s’occupe de 20% de la population, un gouvernement noir s’occuper de 100% de la population, c’est beaucoup plus compliqué » entendu lors d’une conversation avec une habitante de Bo-Kaap ;
- Lors du « Walking Tour » dans le centre de Johannesburg, nous n’avons rencontré un premier blanc qu’après une heure 23 minutes de marche.
- Ici, il n’y a que très peu de poterie (contrairement à l’Amérique du Sud) mais plus de travail sur le bois, que ce soient des objets usuels ou de l’art, par exemple des masques.
A fil de la découverte de l’Afrique du Sud
Cape Town :
La transition de Madagascar à Cape Town a été sévère. De passer d’un pays aussi pauvre, voir l’article Madagascar, à Cape Town et certains de ses quartiers très riches a été un choc. J’ai tout de suite été impressionné par les infrastructures routières, le parc automobile rutilant, la skyline et aussi le township de tôles qui borde l’autoroute.
Mountain Table : est intéressant pour la vue sur la baie de Cape Town, c’est bien sur très touristique. Il est à noter que contrairement à Rio de Janeiro au Brésil qui a le même type d’incontournable avec les Pains de Sucre, les touristes ici étaient à 90% blanc alors qu’au Brésil, c’était à 90% des métisses de la classe moyenne.
La visite de Robben Island, la prison où a été incarcéré, en partie, Nelson Mandala, est très émouvante. Le commentaire de la visite par MNCEDISI, un ancien prisonnier, a été très poignant et instructif. J’ai eu la possibilité de lui poser plusieurs questions notamment celle dont je me suis déjà fait l’écho, à savoir « d’où en sommes-nous de l’apartheid en 2024 ? ».
Le quartier de Bo-Kapp est superbe. Les maisons ouvrières, de famille, offraient la possibilité aux travailleurs d’accéder très rapidement à leur lieu de travail. Ce n’est plus du tout le cas avec les Township souvent très éloignés des lieux de travail, 15-25 kms pour les grandes villes ce qui entraine de la perte de temps et d’argent car les transports en mini-bus sont onéreux.
Je vous invite à visionner cette excellente explication sur les conséquences de l’urbanisme des townships à Cape Town par un journaliste du journal Le Monde :
https://www.youtube.com/watch?v=iJ3zSu3XTLY.
Le Cap de Bonne Espérance (Cape Hope) était un incontournable pour moi, après avoir marché au Cap Horn, c’est tout excité que je suis allé au Cap Hope. La vue du phare était complètement dans la brume. Le panneau indicateur est situé près de l’Atlantique et j’ai fait la photo en posant les pieds dans les pas de mes parents qui étaient venus ici il plusieurs années.
Drakensberg & Lesotho
Sani Pass
Le Drakensberg est le massif le plus haut du sud du continent Africain. Il est à cheval entre le pays Leshoto et l’Afrique du Sud. Il culmine à 3 482 mètres au Thabana Ntlenyana. J’ai choisi d’y accéder par la porte sud-ouest attiré que j’étais par le col Sani, très célèbre.
La faune est peu diversifiée dans le Drakensberg : des élans, de très rares léopards. L’avifaune est exceptionnelle et est en partie endémique. Plus de 900 espèces d’oiseaux Afrique du Sud et 600 dans le Drakensberg.
L’un des incontournables du Drakensberg est la montée au col Sani, dit Sani Pass. Dès le premier jour et à la première heure du jour je suis parti de la Guest House pour rejoindre le poste frontière où je suis sorti d’Afrique du Sud. Je suis monté à pied du poste frontière et pour rejoindre le poste frontière du Lesotho. Pendant tout le temps de la montée, j’ai été dans le « noman’s land », entre les deux pays. C’est une belle montée d’environ D+ 800m. qui suit la piste empruntée par des 4×4 de touristes. J’ai beaucoup apprécié de passer la frontière à pied. J’ai rapidement obtenu le tampon d’entrée pour la journée dans une ambiance très détendue.
Après un petit déjeuner au « bar le plus haut d’Afrique Australe », j’ai entrepris d’aller saluer plusieurs bergers, au loin, sur le plateau de steppe rase, qui gardaient leurs troupeaux de chèvres et moutons.
Les petites huttes, la manière de s’habiller des bergers, leur manière de parler m’ont transporté dans un autre monde, bien réel et d’un autre siècle. Quelques images de la vidéo témoignent de ces échanges.
Je suis redescendu par le même chemin, j’y ai croisé des gardes-frontières plutôt bien camouflés et plutôt affables. Les rencontres de marcheurs sont rares dans leur activité.
Finalement, j’ai collecté pas moins de quatre tampons sur mon passeport.
Pour information, le Lesotho est un pays grand comme la Belgique qui est enclavé dans l’Afrique du Sud. Il n’a pas subi l’Apartheid. C’est le seul pays au monde dont le point le plus bas se situe au-dessus de 1 000 m (1 400 exactement). Son point culminant est le mont Thabana Ntlenyana, à 3 842 m.
Bushmen Painting
Il s’agit d’art pariétal, de deux époques environ 3000 ans pour les plus anciennes et seulement 200 et 400 ans pour les plus récentes.
Dane – guide officiel du parc – féru de flore et d’art pariétal a été intarissable. La description détaillée des peintures, à ciel ouvert comme « A la cueva de Los Manos » en Argentine, est surprenante de dynamisme.
Je vous invite à suivre le lien qui vous indiquera de nouvelles recherches sur l’art pariétal en Afrique du Sud. https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2024-02-21/l-immense-continent-africain-fascine-les-archeologues-voici-pourquoi-081bd9fe-e287-4822-a5ea-0b78ec62612b
Johannesburg – Street-Art – Apartheid Museum
Le circuit Street-Art a été passionnant. Selon Kaiser, le Street-Art d’Afrique du Sud est le meilleur du monde. Je ne suis pas un spécialiste mais j’ai été très impressionné par le niveau de raffinement d’œuvres souvent monumentales. Les artistes signent volontiers leurs œuvres et sont, pour les plus talentueux, financés par les majors mondiaux de la musique.
L’Apartheid Museum est monumental, j’y ai passé 5 heures. Il y a beaucoup de photos, de commentaires, de petits objets ou d’énormes camions de polices, de vidéos, … Des salles à thèmes jalonnent différents parcours répartis sur un très grand espace. J’y ai bien sûr puisé beaucoup d’informations qui sont rapportées dans ce texte et dans la vidéo.
Blyde River Canyon & Safari au Parc Kruger
Le Blyde River Canyon ressemble au Colorado Canyon de l’ouest américain à la différence près celui d’ici est très vert et révèle une énergie intérieure notamment qu’au randonne dans ses entrailles. Il est aussi beaucoup plus calme.
Le Park Kruger est immense, 350 kms de long et 60 kms de large, il s’étend sur 2 pays. Sa taille est comparable à celle du pays de Galles. Il est accessible pas une dizaine de portes et est très organisé. Des camps sont répartis sur l’ensemble du territoire, l’organisation est commune. Il est obligatoire d’avoir réservé pour y séjourner.
La visite est extraordinaire ! Il est très émouvant de croiser la faune sauvage dans son élément. Cette faune est très présente, elle peut être observée de très près (trop parfois) et il est facile de rouler à son rythme avec sa voiture. Il y a bien sûr aussi des visites guidées par des professionnels qui ont une connaissance approfondie de la faune. Les guides s’échangent des tuyaux sur les positions des animaux notamment des « Big Five », à savoir : le lion, l’éléphant, le léopard, le buffle et rhinocéros noir.
Avec Marie et Marine, nous y avons vu des éléphants, immenses, à moins de 10 mètres, d’élégantes girafes, des zèbres curieux, un lion repu et deux lionnes, un rhinocéros agile, des buffles en troupeau, des gnous en pagaille, des impala adorables, deux queux de léopard, des hippopotames dans l’eau, des Nyalas majestueux, des Grands Koudous indifférents, des meutes de babouins agités, … Sur 3 jours, nous avons faits plus de 100 points d’observation, c’est-à-dire que nous nous sommes arrêtés, avons pris le temps de regarder et de faire des photos et vidéos.
A très bientôt.
Marc @marclegroux.
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