Épisode 11 : Pérou, civilisations Andines & Incas
Cuzco, Camino Inka, Pisac, École andine
Ce onzième et dernier épisode de la saison Amérique se concentre sur les Andes Péruviennes et en particulier sur la région de Cuzco. Cuzco a été le cœur de la civilisation Inca des environs des années 1200 à 1532, date à laquelle les Incas ont perdu la bataille avec les conquistadors espagnols en 1536.
La ville de Cuzco et ses alentours proches, moins de 10 kilomètres, permettent une visite de ville-musée à ciel ouvert, un peu comme la ville de Rome en Italie qui offre 2000 ans d’histoire aux détours de ruelles. Les traces de la période Inca sont disséminées un peu partout et témoignent de cette période très riche. Cette immersion dans la ville est réjouissante et encore plus passionnante, visitée avec ses habitants.
Le Camino Inca, trek du chemin des Incas, était un incontournable de mon voyage. Le chemin a rouvert le 1er mars avec beaucoup d’émotion des acteurs du parc. Ces 4 jours on fait l’objet d’un article dédié sur le blog http://legroux.eu/caminoinca. En résumé, c’est un très beau chemin, les sites Incas sont nombreux et permettent une compréhension progressive de la maitrise des Incas de l’agriculture, de l’urbanisme, de la construction, de la gestion de l’eau, … Et se poursuit le dernier jour par la visite du Machu Picchu, le site le plus connu du Pérou, grandiose, passionnant et magnifique.
En prolongement, du Machu Picchu, le site archéologique de Pisac vaut le détour. Il est très riche de sites Incas étalés sur 8 kilomètres d’un sentier aérien qui domine les vallées. J’y ai passé une journée de découvertes, contemplations et, aussi, de beaucoup de bavardages avec des randonneurs locaux.
Enfin, j’ai eu l’opportunité d’être le « photographe officiel d’un jour » pour l’association « Assolidarité TrekkInca » qui aide des écoliers de haute-montagne. Pour la rentrée des classes, Juan et des amis, ont effectué une distribution de fournitures scolaires. Que voilà une rentrée joyeuse, conviviale et dansante ! Que rêver de mieux pour ma dernière journée en Amérique du Sud et clore ces 6 mois de voyage ?
Liens vers l’association : www.trekkinca.com et https://trekkinca.com/notre-association/
En avant !
Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien : https://youtu.be/GQWyMKyUAzI
ou directement ici (passer en mode plein écran) :
La carte interactive de “Pérou, civilisations Andines & Incas”, ZOOMEZ, vous découvrirez le détail des itinéraires.
Quelques mots sur la République du Pérou
Le Pérou est un grand pays de l’Amérique du Sud. Son PIB se situe plutôt dans le bas de l’échelle des pays de l’Amérique du Sud. La végétation change radicalement entre les trois zones naturelles : la côte de l’océan Pacifique à l’ouest, la montagne andine au centre du pays et la jungle amazonienne à l’est. Le pays vit une crise institutionnelle et a été en ébullition de décembre à février. Des élections sont prévues en avril (en cours de validation). Le pays a des ressources halieutiques, du cuivre, de l’argent, de l’or, des minerais de fer, de charbon, … Le tourisme constitue une activité importante notamment à Lima, dans les Andes avec de beaux sommets, dans la région de Cuzco, le Lac Titicaca, …
Thème – Lien à la terre : Les peuples premiers au Pérou
Pour rappel, l’histoire de la culture Andine pré-Incas, se découpe en deux grandes périodes. La première période, de 5000 av.J.-C. à 1500 av.J.-C, a vu les peuples : Wayllabamba, Qorqa, Chawaytiri, Canchis, Manto, Torreni, Virginniyoq, Yauri et Chumbivilcas s’organiser. La seconde, de 1500 av.J.-C. à 1200 apr.J.-C, a été peuplée par les Chanapata, Markavalle, Lucre, Killki et Qotakalli.
Globalement, il s’agit de civilisations centrées sur l’agriculture et la vénération de nombreux dieux. Les principales traces de ces civilisations sont gravées et peintes sur des céramiques. Il n’y a pas de pratique de l’écriture.
La période Inca démarre vers 1200 apr.J.-C, son dernier empereur meure en 1536 apr.J.-C. Cette civilisation a connu trois périodes. La première dite « classique » est une période de près deux siècles dans un périmètre de 50 à 100 kilomètres de Cuzco avec peu d’impact sur les peuples premiers. La seconde, sous le règne de Pachacútec, le neuvième empereur Inca et le plus célèbre, est une extraordinaire expansion de l’empire sur plus de 5000 kilomètres. La troisième période annonce le déclin de l’empire à cause de luttes intestines de la noblesse Inca et de la guerre contre les conquistadors qui ont fait prisonnier Atahualpa le dernier empereur Inca en 1536.
L’une des différences majeures entre les peuples premiers pré-Incas et les Incas est l’organisation politique. Les peuples premiers, pré-incas, étaient organisés de manière démocratique avec des coalitions de peuples et l’élection de chefs de clans, puis de tribu, puis de régions entières. Les Incas étaient dirigés par une noblesse qui laissait peu de place à une forme quelconque de démocratie. Les incas ont organisé une armée. Ils se montraient brutaux si la diplomatie ne leur permettait pas de convaincre les peuples d’adhérer à l’empire. Ils se sont appuyés sur les connaissances des peuples premiers, plus d’une centaine d’ethnies, pour les pratiques agricoles, les connaissances en céramique, l’architecture, les cultures en terrasses, l’irrigation, la chirurgie, …
Ils ont complété la cosmologie andine de nouvelles pratiques d’adoration des dieux et des sacrifices. L’or et l’argent ont été largement utilisés par les nobles. Ils ont donné un rôle très important aux prêtres plus ou moins en substitution des shamans. Des charniers humains confirment les sacrifices d’enfants, par exemple celui de 140 squelettes d’enfants qui ont été découverts par les archéologues à Huanchaquito (Pérou). A l’apogée de la civilisation, le réseau des chemins Incas était de 22 500 kilomètres. Les Incas ont apporté une organisation à l’échelle d’un empire qui s’étendait de l’actuel Équateur à Santiago du Chili en passant par l’Argentine.
Pour maintenir une paix des ethnies fédérées, le plus souvent contre leur grès, les Incas assuraient une prévoyance des famines avec d’importantes réserves d’aliments déshydratés telles que les pommes de terre et la viande. Il semble que le Quipus, ingénieux système de cordelettes à nœuds, permettait de recenser les réserves et besoins dans l’ensemble des territoires et assurer une juste répartition. Des messagers assuraient le transport dans tout l’empire et la centralisation des Quipus.
J’ai entendu beaucoup de récits autour des dominateurs Incas. Par exemple celui d’un guide Bolivien qui nous a raconté, en résumé, cette histoire du premier Inca. « Au lac Titicaca, un Inca albinos et de grande taille s’est déclaré envoyé des dieux. Il a tout de suite fait des émules et un groupe l’a spontanément suivi. Le groupe a sillonné les contrées du Sud du Pérou et a grandi. Les disciples se sont formés au combat ». Il est à noter qu’un triptyque qui rassemble des portraits de tous les empereur Incas au « Museo de Arte de Lima » attribut une couleur claire au visage du premier empereur.
Finalement, après avoir écouté beaucoup d’avis de guides, d’historiens, visité de nombreux musées, lu pas mal de textes, visité des sites Incas, je reste mitigé sur les Incas. Soit, ils ont apporté beaucoup au développement des régions Andines. Mais d’un autre côté, les Incas ont été brutaux, administrés par une noblesse centralisée, et les sacrifices humains, mêmes s’ils étaient aussi pratiqués par certains peuples pré-incas restent pour moi définitivement intolérables.
Au fil de la découverte : Cuzco ou Cusco
La ville de Cuzco était le centre de la civilisation Inca. C’est un musée à ciel ouvert. Il n’est pas rare que le détour d’une ruelle laisse apparaitre un mur de la période Inca ou une porte en trapèze si caractéristique. Les habitants sont très fiers de cette richesse archéologique et rappelle avec enthousiasme que les Incas ont été la civilisation la plus importante de l’Amérique du Sud.
Aux alentours proches de Cuzco, les 4 sites Tambomachay, Puca Pucara, Qenqo et Sacsayhuaman permettent une première prise de contacts avec les sites Incas, qu’ils soient dédiés à la vénération de l’eau, à l’hébergement des pèlerins, à la sépulture de Pachacútec le neuvième Inca ou le site archéologique Sacsayhuaman qui présente le plus impressionnant travail d’ingénierie inca.
J’ai regretté que les sollicitations dans le centre historique soient aussi nombreuses : vente d’objets sans doute fabriqués en Asie, propositions de massages plus ou moins douteux, propositions d’excusions touristiques en tous genres, ….
Au fil de la découverte : le Chemin Inca
Les 4 jours de marche sur le Camino Inca font l’objet d’un article complet http://legroux.eu/caminoinca .
Le Camino Inca est un chemin qui était emprunté par les pèlerins pour se rendre au plus important site sacré de la civilisation Inca, à savoir, le Machu Picchu.
Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et, de ce fait, est très protégé. Il ne peut être emprunté que dans un cadre très strict qui comprend : un ou plusieurs guides assermentés, une équipe de porteurs et cuisiniers, des lieux de camping définis, des règles strictes, par exemple sur la gestion des déchets. J’ai choisi la variante complète de 4 jours et 3 nuits avec le portage par moi-même de mon sac à dos.
Le Camino Inca se termine par la visite du grandiose et célèbre Machu Picchu. Avec Hipolito, le guide qui m’a instruit pendant les 4 jours, la visite a été un grand moment de découverte de ce site reconnu comme le plus important du Pérou.
Les Bougresses : c’est le surnom donné aux très nombreuses énormes marches des sentiers au Népal. Je les avais nommées ainsi car je leur parlais pour essayer de les amadouer. En vain !
Voir la suite sur l’article http://legroux.eu/caminoinca.
Au fil de la découverte : le site de Pisac ou Pisaq
La visite du site archéologique de Pisac est complémentaire de celle du Machu Picchu. Les vestiges des Incas sont répartis sur 8 kilomètres avec un chemin le plus souvent très aérien. Le temple du soleil y est aussi travaillé qu’au Machu Picchu, les villages sont plus finis, les terrasses tout aussi majestueuses, les touristes beaucoup plus rares et le cadre se prête plus à la contemplation et imagination de la vie dans ces espaces.
Cerise sur le gâteau, j’ai eu de nombreuses occasions d’y bavarder avec des touristes locaux. Ca a été pour moi comme une forme d’au revoir, j’étais à 3 jours de la fin de mes 6 mois ici en Amérique du Sud, et de remerciements pour l’extrême gentillesse des habitants.
Au fil de la découverte : d’une rentrée scolaire à l’école Cjahualla
J’ai passé ma dernière journée en Amérique du sud avec l’association « Assolidarité TrekkInca » dans l’école de Cjahualla située à 3951 mètres d’altitude.
Citation de l’association « Assolidarité TrekkInca » : « Le Pérou connaît un défi majeur en matière d’éducation et dans la région de Cusco, les enjeux liés à la transmission des savoirs deviennent des priorités absolues pour construire une société plus unie et plus résiliente. En faisant un don à notre association française Assolidarité Trekkinca, en complément de votre adhésion, vous nous donnez les moyens d’agir pour favoriser l’accès à la culture et à l’éducation des enfants des Andes.
Grâce à vous, nous pourrons continuer à construire, chaque jour un peu plus, ce monde que nous voulons : un monde qui apprend, un monde qui inclut, un monde qui dialogue, un monde qui réfléchit ! ». Voir le site : https://trekkinca.com/notre-association/
J’y étais comme « le photographe-vidéaste officiel » de cette rentrée ou l’association remettait les fournitures aux élèves de cette école loin de tout et dont les familles vivent dans un environnement particulièrement rude.
Il me semble que les images parlent d’elles-mêmes, je vous laisse les découvrir.
Quelle incroyable opportunité pour moi que de faire un tel reportage !
Marc