TdM – Amérique du Sud – Chili, Parc Torres Del Paine, le Trek O, le plus beau

Préambule

Le Trek O est une boucle dans le Parc National Chilien – Los Torres del Paine (Les Tours de la Peine). Ce trek est très réputé et il est souvent désigné comme le plus beau trek d’Amérique du Sud. Il se parcours habituellement en 8 jours avec un encadrement strict des étapes. Il est à noter que le Trek W qui ne parcourt que la partie sud, se fait sur 4 jours.

Le texte ci-dessous constitue une description du chemin du Trek O à la manière des récits de voyage des explorateurs tel que le célèbre Ernest Shackleton et son équipe. En plus du chemin, ce texte raconte l’histoire de belles rencontres. Ce texte a été écrit chaque soir, à l’étape en tente pour moi.
NB : il a été revu ensuite pour corrections des coquilles et simplification, merci Lise.

C’est à toi, chère et cher lecteur d’imaginer ce chemin et ces rencontres, tu en découvriras la version en image dans quelques jours.

 

Trek O, J1 – Du Camp central A Seron

De Puerto Natales, un bus nous emporte en deux heures au CONAF – Torres Del Paine National Park. La pampa patagonienne est à la fois captivante et monotone, de l’herbe et de petits arbres, des clôtures, des moutons et quelques bovins le tout avec une faible densité. L’Amargon Lagon marque l’arrivée au parc, des flamands rose surprennent dans ce lieu. Les fameuses tours du parc qui lui donnent son nom sont bien en vue. Nous poursuivons au Welcome center.

Seron est l’objectif de cette première journée de marche. Il fait très doux, je dirais 18-20°, le soleil (au nord, sic) est au rendez-vous de temps en temps.  Il n’y a aucun vent. L’itinéraire est orienté plein Nord. Le chemin monte et permet d’avoir une vue en balcon sur l’Amargo Lagon puis assez vite sur l’Azul lagon qui porte bien son nom aujourd’hui (azul=bleu).

Le Rio Paine est tout en bas. De l’autre côté de la vallée, les collines sont au sud et sont donc avec une végétation très pauvre, au nord la forêt est beaucoup dense et belle. A l’ouest, les montagnes sont striées de couloir de névé, aucun skieur en vue (blague).

Je ne me lasse pas de cette vue en balcon. Le sachet du repas de midi est plus international que chilien. Ma méditation en pleine conscience se termine en une sieste sur un très confortable lit de sedom. Il ne se rappellera pas mon passage tellement il est dense (j’aimerais bien que celui de mon garage à vélo soit aussi dru et fleuri).

La descente près du torrent change le paysage qui devient celui d’une prairie humide ponctuée d’épineux d’un ou deux mètres. Surprenant, des pissenlits jonchent la prairie.Les chants d’oiseaux ont changé entre les hauteurs (environ 300m.) et la vallée, ils sont beaucoup plus denses et variés en bas.

Ce qui devait arriver arrive, subitement, vers 14h00, de belles rafales de vent balayent la vallée, la température chute d’au moins 10° en quelques minutes, Seron Camp est à 2 kms, je file.

Trek O, J2 – De Seron à Dickson

Après une bonne nuit de sommeil, il est doux de reprendre le chemin. La vallée du Rio Paine est active, les oiseaux s’en donnent à cœur joie. Le temps est un peu frisquet, pas de vent ni de pluie, des nuages sur les hauteurs.

Le chemin est orienté NON (Nord-Ouest-Nord), il monte en balcon ce qui offre de belles vues sur les méandres du Rio Paine et sur les sommets à l’Est. Quelques cascades se font entendre, c’est l’occasion de mouiller les chaussures. La végétation varie souvent en fonction du yoyo du chemin. Il y’a là des arbres décharnés, recouverts de mousses et qui semblent souffrir et plus loin des arbustes bien vivaces. Le chemin tourne à 90°, orientation OSO, et laisse apparaître le superbe Lac Paine. Des arbustes porteurs de fleurs rouges très lumineuses bordent ses bords WOW, quelle vue !

Plus tard j’arriverai à savoir que ces arbustes rouges sont des Embothrium coccineum endémiques de la Patagonie.

Le chemin serpente en balcon avec de petites montées et descentes. La vallée s’est élargie, des prairies humides bordent le lac et des bosquets se sont installés sur les contres-forts à l’ouest. La maisonnette du CONAF est censée contrôler les permis obligatoires à plusieurs points de la boucle mais il n’y a personne. Le CONAF a installé des descriptions de quelques arbres avec le nom dans plusieurs langues dont le latin, super. Vous les découvrirez en vidéo.

Un énorme glacier apparaît au loin, les nuages sont horripilants car ils le cachent et le décachent sans cesse à toute allure. Il est soit dans une brume épaisse soit tellement lumineux qu’il en devient tout blanc sans contraste. Renseignements pris au camp Dickson, il s’agit des glaciers Dickson (1750m) et Cubo (2240m) plus au Nord. Peut-être avons nous aussi aperçu les célèbres glaciers du Park Nacional Los Glaciares qui est Argentine et dont je vous reparlerai dans un prochain épisode. Côté sud, des tours ressemblent à s’y méprendre aux Torres des Paine, la forme et la couleur de la roche sont similaires, il s’agit des tours Escudo.

Le Lac Dickson apparaît après un dernier petit raidillon. La vue est superbe et le camp Dickson a fière allure. Les conditions climatiques ont alterné à part presque égale entre soleil, temps couvert, petites averses, quelles rafales de vent. Elle m’ont rappelées que j’étais en Patagonie.

A aucun moment de la journée je ne me suis préoccupé de la distance parcourue, du temps passé ou d’une potentielle heure d’arrivée. Ce sera une constante dans la suite du trek.

Trek O, J3 – De Dickson à Los Perros

La nuit a été douce, fraîche et ponctuée par une forte rafale de vents d’au moins une heure. Les oiseaux assurent un réveil chantant quoi qu’un peu familier, un oiseau qui ressemble à un rouge-gorge vient faire une longue parade à 1 mètre de ma tente.

Les premiers kilomètres de cette troisième journée sont incroyables de diversité de végétation. Les arbustes rabougris alternent avec des arbres droits et vivaces d’une dizaine de mètres. Leur densité ne laissent que peu de lumière pour la végétation près du sol. Et puis suit une forêt de petits arbres en souffrance. Une très belle tourbière s’est formée dans un petit lac, elle est de couleur ocre, on croirait de la latérite (avec un peu d’imagination).

Le CONAF a eu la bonne idée d’informer de la faune. Elle est bien sûr assez rare sur le chemin qui est, en cette saison, quotidiennement empruntée par environ 60-80 personnes qui ont obtenues le permis d’entrée dans le parc. A défaut de faune, deux chevaux bâtés passent à vive allure, ils sont suivis par un gardien du parc qui les mènent au camp Los Perros avec du matériel.

Nous entrons ensuite dans une belle forêt d’arbres d’une trentaine de mètres qui bénéficient de l’exposition au Nord. Le chemin se rapproche du Rio Los Perros qui est gonflé à bloc. Le chemin passe d’une rive à l’autre de cette vallée qui monte en altitude et se resserre. L’arrière des Los Torres se laisse voir en fonction de la végétation.

A un détour, le glacier Las Perros apparaît, il est très impressionnant. Il change d’aspect très fortement en fonction de l’éclairage. Ses glaces bleues, les plus denses, n’apparaissent clairement qu’avec un voile de nuage ce qui suppose de la patience ce dont je ne manque pas.

L’arrivée au col Los Perros est superbe, le glacier tombe dans le lac Los Perros qui est d’un laiteux du meilleur effet (je vous éclairerai un peu plus tard sur cet aspect laiteux). L’environnement est devenu très minéral. Le vent souffle fort au col. Le camp Los Perros est à quelques minutes.

Sur le chemin, j’ai sympathisé avec Shu Huei Chen Barrios et Juan Carlos, un jeune couple de kinés chiliens. Voyant que Shu porte un sac très (trop lourd), elle et moi concluons un marché : je lui porte quelques kilos de bagages et elle m’offrira un thé en échange (il me semble qu’elle est très gagnante).

Trek O, J4 – De Dickson à Grey

Le chemin démarre dans une pente assez raide jonchée de troncs d’arbres dans tous les sens. Les branches sont glissantes et les trous remplis d’eau, s’y frayer un chemin à la lampe frontale (départ à 5h30) est, disons, “spécial”. Petit à petit la lumière du jour éclaire le chemin et le rend plus sympathique.

Le jour se lève à la sortie du bosquet, la conjonction de la lumière et d’un horizon change radicalement l’ambiance. Bien sûr le vent se fait maintenant sentir par rafales. Les arbustes ont remplacé les arbres et le sol et ras, jonché, ça et là, de plaques de sedom.

Le col, sommet de la journée est plein ouest et largement couvert de névés que je n’aime (les névés) pas beaucoup (voir la vidéo sur la Grande Traversée des Alpes). L’environnement se fait de plus en plus minéral et fournit des sensations de haute montagne (disons équivalent 2500-3000 m. dans les Alpes), c’est la Patagonie ! Les névés sont à traverser avec précaution. Je suis le premier à passer ce matin et je m’applique à faire une belle trace, Hélène B. peut-être fière de ses enseignements précieux. Je suis parti tellement tôt que je suis seul dans la montagne, je vois tout au loin un autre randonneur mais à au moins 20 minutes de marche derrière moi.

Pour l’arrivée au somment, j’applique l’approche de Vincent Munier, à savoir arriver au col ou au sommet avec d’infinies précautions pour ne pas déranger un éventuel animal, et pourquoi pas un Puma ? Bâtons rangés, à pas de loup je franchis le col et à défaut de faune, je découvre le fameux glacier Grey qui « m’en met plein la vue ». Il est immense, il remonte très loin vers le Nord, à plus de 100 kms.

Les rafales de vent sont erratiques, lors d’une accalmie, je décide de rajouter une couche de vêtements en prévision de la descente. J’enlève ma veste Gore-Tex et je me retrouve avec une seule couche légère. Soudain une rafale énorme, je dirais 70-90 km/h et 2-3 degrés, balaie le col, je suis pétrifié et frigorifié le temps de remettre une doudoune et ma veste. Je suis vexé de m’être ainsi fait avoir et bien sûr, j’ai froid et il me faudra du temps pour me réchauffer.

Je me rapproche du glacier sur ce qui constitue une sorte de mirador naturel. Dans le froid, je suis obligé d’attendre un autre randonneur pour une série de photos et vidéos qui donnera une idée de la taille des lieux. Ouf, une randonneuse de Malaisie, j’ai mon modèle et aussi une photographe pour des vues plus grandioses que les selfies.

Le glacier descend en pente douce sur plus de 40kms à environ 10 centimètres par jour, en fait il est dans la continuité Sud de parc des glaciers d’Argentine. Il est complètement actif car il vêle (oui, c’est bien le terme idoine) régulièrement dans le lac Grey. C’est le cas sous mes yeux patients, j’entends une détonation, il est trop tard, le bloc a basculé et s’est transformé en iceberg, je ne capte que le remous.

Sa contemplation laisse pantois tant elle est chaotique. Le chemin continue en balcon dans une forêt où le vent est maintenu à l’écart par les arbres les plus haut, quel calme.

Les points de vue sont nombreux et à chaque fois apparaissent des facettes différentes de la glace. La lumière est changeante en fonction des nuages. De loin, il semble que certains séracs soient recouverts d’eau transformée en glace. Les nuances de bleu sont infinies et subtiles.

A l’un des miradors, un groupe de 4 chiliens me rejoint. Ils pensaient être les premiers et sont surpris de me voir là en train de préparer une prise vidéo. Incrédules, ils pensent que je viens d’en bas. Photos horodatées à l’appui et indications précises de mon lieu de départ, le père et le fils se font à l’idée que je suis bien le premier. Retenez bien ce père et se fils, c’est une très belle histoire qui démarre.

La descente vers le Camp Grey est longue et raide, à chaque détour de nouveaux points de vue tiennent en haleine. Ces miradors sont très prisés du père et du fils. De fil en aiguille, nous y faisons tous les 3 des photos et vidéos ensemble et plus ou moins des uns et des autres. Un mirador spécial est situé juste au niveau de la dernière falaise du glacier, elle est large de 5 kms ce qui est immense.

Nous marchons maintenant à 3 ce qui est plus rassurant quand une bourrasque arrive sans prévenir dans un chemin en balcon vertigineux. Le point final d’arrivée sont les icebergs d’un bleu intense qui ont pris leur liberté et voguent sur le lac. Le passage d’un petit bateau de tourisme d’une dizaine de places permet d’en mesurer le gigantisme.

Trek O – J5 – de Grey à Paine Grande

L’étape est indiquée comme la plus courte du tour, le petit déjeuner s’éternise en conversations avec Ben et Gillian un jeune couple Irlandais-Britannique. Le chemin monte à nouveau en balcon avec de belles vues sur le glacier qui est maintenant derrière nous. Les icebergs qui ont vêlé sont d’un bleu intense.

La roche est très rouge, son aspect ressemble à du grès mais accordez-moi de n’a pas être plus précis. La végétation a brûlé il y a quelques années du fait, dit-on, d’un randonneur qui aurait voulu brûler son papier hygiénique pas souci de ne pas polluer l’environnement. C’est raté ! La végétation ne s’en pas remise sur plusieurs kilomètres, les arbres sont soit brûlés, soit couchés, soit d’un blanc intense ce qui est très graphique. De nombreux miradors sont signalés et invitent à une pause.

J’ai eu un moment de vague à l’âme : des groupes de randonneurs bruyants, compacts et brouillons vont au spot que constitue le glacier Grek. Ça n’a été qu’un mauvais moment à passer, le calme est revenu et les pensées positives ont chassé cette contrariété passagère.

Il faut aussi noter que Père – Fils sont passés, se sont arrêtés et que nous avons partagé nos commentaires sur les chemins ainsi que quelques victuailles. Père s’appelle Gregory Gabriel et Fils s’appelle Gregory Ignacio, retenez bien ces noms. Les blocs de roche rouge se sont élargis, la paysage a un côté lunaire. Des mares se sont installées, elles plairaient beaucoup à Pascal R. qui leur rend hommage pas de beaux textes chantés. Ces mares offrent de beaux reflets qui réclament des clichés.

De marches lentes en pauses contemplatives, la journée s’écoule dans une grande quiétude d’autant plus que le dieu Eole semble en relâche aujourd’hui. Le chemin bifurque à l’Est et laisse le lac Grey tout à son calme. Il descend dans une vallée profonde qui aboutit au lac Pehoé et au camp Paine Grande qui porte bien son nom.

Voilà une belle journée qui commençait mal et qui s’est agréablement transformée.

Trek O, J6 – De Paine Grande à Frances avec Mirador Británico

L’étape est assez longue, le départ est tôt. Le soleil est bien à sa place, le vent ne s’est pas invité et l’air est frais. Le chemin longe quelques temps le lac Pehoé qui est d’huile. Le paysage de la veille se prolonge, de gros rochers rouges, des arbustes en fleur rouge un chemin qui serpente dans de petites pentes. Le chemin longe le lagon Scottsberg et offre de très beaux points de vue.

La marche est facile jusqu’au Camp Italians. Le CONAF propose à cet endroit de déposer les sacs à dos pour une montée au Mirador Britànico. Il y a déjà une trentaine de sacs d’amoncelés.

J’y retrouve Gregory Ignacio et son père Gregory Gabriel. C’est le troisième jour que nous discutons sur le chemin aux nombreux miradors et nous sommes convenus de randonner ensemble aujourd’hui. Nous nous engageons dans une vallée plein nord, elle est creusée par la puissante rivière Frances (France). Le chemin est tracé mais les marches sont parfois hautes et délicates.

Le glacier Frances apparaît rapidement, sur la face ouest, il est formé de strates de glaces accrochées aux parois abruptes, de petites avalanches se déclenchent et le rendent à la fois vivant et inquiétant. Sur le versant où nous sommes les arbustes de petite taille laissent place à une forêt plus majestueuse, nous sommes sur un plateau qui va nous conduire jusqu’au mirador Britànico. Les randonneurs sont moins nombreux, la majorité s’est arrêtée au Mirador Frances.

Je suis plus lent que mes amis qui ont laissé leurs lourds sacs à dos en bas. Nous entrons dans un cirque au beau milieu du parc, ça ressemble à Gavarny ou même au sanctuaire des Annapurnas mais avec un peu plus d’imagination. Les tours emblématiques du parc dominent avec majesté, outre leurs formes elles se distinguent par leur couleur claire.

J’ai le grand honneur d’être le gardien de la sieste de mes deux compères ; installés que nous sommes sur un piton rocheux, je requiers le silence à tous ceux qui viennent prendre des photos et ça marche super bien. Cela me vaudra une certaine reconnaissance.

Comme des gamins, avec Gregory Gabriel, nous nous tirons la bourre dans la descente. A une pause, je découvre que Gregory est de la célèbre ethnie Mapuche. C’est l’ethnie la plus nombreuse des peuples premiers du Chili. Les Mapuche ont tenu bon, leur culture est très vivace et leur communauté défend âprement ses droits. C’est émouvant d’échanger avec Gabriel sur ses parents et ancêtres (j’y reviendrai lors d’un entretien plus long, patience). Les Chiliens ont beaucoup d’humour, dans la descente nous nous amusons avec un guide chilien qui n’en peut plus de son groupe de marcheurs qui s’arrêtent tous les 50 mètres.

Mes deux amis chiliens retrouvent leurs sacs et leurs sandwichs que nous partageons, ils s’étaient moqués de moi car je montais avec mon sac mais avaient été ravis d’y trouver nourriture, eau, doudoune, … L’arrivée au camp niché dans les arbres est rapide.

La soirée d’adieu est très joyeuse et s’est emballée, il semble même que ma tente se soit déplacée en mon absence. Que voilà une bien belle journée, qui associe deux kifs : montagne et longues conversations avec des Chiliens !

Trek O, J7 – Du camp Frances au camp Central

L’essentiel du chemin longe par le nord du lac Nordenskjöld qui s’étire sur plus de 20km dans la direction ENE. Le chemin passe au milieu du camp Cuernos. Il est en balcon et serpente entre le bord du lac et quelques hauteurs, ça va vous étonner mais le paysage est un peu monotone ce qui ouvre plus de place aux pensées intérieures.

Le lac est devenu laiteux et, pour une raison qui m’échappe, plus aucun reflet n’apparaît, il est comme figé, il semble très artificiel. Plus tard, j’ai eu l’explication de ce phénomène qui s’appelle Lèche Glacaria (Lèche=lait). Ce sont des sédiments très fins qui sont en suspension dans l’eau et qui lui donnent sa couleur et empêchent les reflets. L’eau en est buvable, j’y goute avec plaisir. Une bonne sieste au soleil est bien agréable, il fait presque trop chaud, le soleil tape.

Arrivé quasiment au bout du lac Nordenskjöld, le chemin bifurque en direction d’un petit Lac et d’une zone humide. J’y observe un énorme lapin (il a été introduit par les Européens et a très mauvaise presse) et des sternes qui m’attaquent pour défendre leur couvée, mes bâtons me permettent de les tenir à distance. Pour préciser, au Svalbard j’avais ainsi été attaqué par des sternes arctiques qui m’avaient largement ensanglanté le crâne, je suis devenu prudent.

Le chemin mène au camp central, la boucle est bouclée.

Trek O, J8 – Las Torres Mirador 

Pour cette dernière journée, le chemin mène au point de vue sur les tours qui sont perchées au centre du parc. Le chemin revient en arrière sur quelques kilomètres avant de bifurquer plein nord. Il suit le puissant torrent Torres qui dévale la montagne.

Je suis surpris sur le chemin par les deux amis chiliens qui accompagnaient Gregory Gabriel et Gregory Ignacio, ils reviennent du mirador et sont intarissables sur la beauté du lever de soleil sur les tours. Après un passage très aride, le fond de vallée est arboré et la marche y est agréable.

Dans un virage, je découvre que les agents du parc sont juste en train de fermer l’unique sentier. Ils ne donnent aucun détail. Je parlemente avec eux, prends des photos et vidéos du chantier. Pour une raison peu claire, ils m’invitent à passer à la condition que je sois revenu au point où nous sommes dans moins de 4 heures. Je file sans demander mon reste. Voilà un petit challenge qui m’amuse beaucoup.

La pente devient de plus en plus abrupte à l’approche des tours et la fin du chemin nécessite d’y poser quelques mains. Les tours sont réellement en majesté coiffées quelles sont de nuages. Le décor est bien sûr exclusivement minéral le vent est présent mais pas en rafales.

Que voilà de très belles grandes voies d’escalade qui feraient le bonheur de Fred B. et Henri B., il ne me semble pas qu’elles soient équipées. Dans un tel lieu, je fais une petite conclusion du trek que vous découvrirez dans la vidéo.

La descente est rapide et très agréable avec un mini sac de 5 litres. Je suis en avance au rendez-vous, les agents du parc, m’offrent un café, nous taillons une bonne bavette sur leur travail dans le parc, les saisons, le comportement des groupes de touristes et échangeons nos Whatsapp.

Le retour au camp de base est moins rapide, j’essaie de capter le maximum de sensations, c’est la fin et le bus est tard en soirée. En sortant de la douche, je croise Gabriel Ignacio, lui et son père viennent d’arriver de l’étape précédente, pour un souci de réservations ils y étaient restés 24 heures.  Nous avons tous les trois du temps et nous devisons tranquillement. Gregory me parle de son mariage avec une jeune femme d’origine Espagnole (Lopez) et non Mapuche. De ce que je comprends ça ressemble à un mariage mixte tel que nous les appelons. Gregory me dit participer à des rassemblements Mapuche dans le Nord du Chili. Nous parlons plus avant du mouvement Mapuche mais je n’en n’écrirai pas plus sur ce blog public.

 

NB : J’ai décidé de ne pas publier le tableau des distances, altitudes, D+, durée des marches, … La raison en est simple, ces métriques n’auraient de sens qu’avec une description très détaillée des conditions météo qui sont extrêmement variables. Les données principales qui me semblent invariantes sont la distance parcourue qui est de 141 kms et le D+ de 6038 mètres.

 

Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien: https://youtu.be/ccp2ESa3bLQ
ou directement ici (passer en mode plein écran) :