TdM – Amérique du Sud – Déserts Andins – Salar Uyuni, Sud Lipez, Lagune Colorada, Vallée de la lune

Episode 8 : Déserts Andins – Salar Uyuni, Sud Lipez, Lagune Colorada, Vallée de la lune

Introduction

Ce 8ème épisode se concentre sur les déserts des hauts plateaux andins. La boucle de plus de 1500 kms traverse 3 pays, l’Argentine, départ de la ville de Salta, la Bolivie puis le Chili, et retour à Salta.

La 1ère étape démarre à Salta, guidés par Chantal de l’agence ORIGIN, nous découvrons les Yungas. Les Yungas sont des forêts très denses d’Amérique du Sud, situées entre 500 et 2300 mètres qui s’étendent sur le flanc est de la cordillère des Andes en Argentine, en Bolivie et au Pérou. Les Yungas reçoivent d’importantes pluies ce qui explique leur luxuriance et leur importante biodiversité.

La 2ème étape s’est située dans la Quebrada de Humahauca au nord de Salta. C’est une vallée classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en tant que « paysage culturel ». Nous y avons été accueillis par Raoul, un guide animateur de la communauté de tourisme rural de Ocumazo. Nous y avons marché vers la colline aux 14 couleurs, préparé le quinoa, fêté le nouvel an et beaucoup échangé. Un grand merci à Raoul pour son érudition et sa gentillesse.

La 3ème étape nous a emporté en Bolivie sous la conduite de Ruben, guide et chauffeur. Le Salar d’Uyuni a été notre premier choc, un désert de sel de 100 kms de large et 150 kms de long, il est presque parfaitement plat. Nous y avons marché et roulé. Du mirador 2 (4430 mètres) du volcan Tunupa, la vue sur le Salar est grandiose. L’accueil par la communauté de Coqueza a été très chaleureux.

La 4ème étape s’est située sur les hauts plateaux andins. Nous sommes passés à plus de 5000 mètres d’altitude. Les volcans culminent au-delà des 6000 mètres. L’environnement est presque exclusivement minéral. Toutefois, nous y avons rencontré des vigognes, de la même famille que les lamas mais non domestiqués. Les flamants roses, très élégants, coulent des jours calmes dans des lagunes « sorties de nulle part ».

Pour la 5ème étape nous sommes passés au Chili. Le désert d’Atacama a été une nouvelle découverte. Nous avons remonté le lit du Rio San Pedro. La célèbre vallée de la lune nous a émerveillé, le coucher de soleil y est très couru.

Enfin, nous sommes revenus à Salta en bus. Nous avons patiemment attendus 4 heures à la frontière entre le Chili et l’Argentine. La route très accidentée est superbe.

En avant !

Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien: https://youtu.be/YvuJlvAuQ0A
ou directement ici (passer en mode plein écran) :

La carte interactive de “Déserts Andins”, ZOOMEZ :

Thème – Lien à la terre : Les peuples premiers dans les déserts Andins

Le thème – lien à la terre – a progressé dans cet épisode lors de la randonnée dans le désert d’Atacama, au Chili. Ce désert, situé à des altitudes autour de 2000 mètres, a été habité. Lors de notre randonnée dans le lit du rio San Pedro, nous avons détaillé de belles gravures rupestres. C’est une preuve de la présence humaine datée vers les années 1000. Les lamas y prédominent dans un style figuratif, les humains sont représentés en mode plus symbolique notamment ce qui pourrait être un chaman. Il est à noter que le Chili et notamment le nord est réputé pour être le lieu de la plus grande concentration de géoglyphes du monde. NB : un géoglyphe est un grand dessin ou motif produit au sol par des éléments durables du paysage. (Source Wikipédia).

Revenons aux hauts plateaux, qu’on se le dise, dans cette région du sud-ouest de Bolivie ils ne sont pas habités et ne l’ont pas été. Ce sont des déserts où il n’y que très peu de vie qu’elle soit animale ou humaine.

Il convient tout de même de citer que nous avons croisé plusieurs petits groupes de vigognes jusqu’à 4000 mètres d’altitude. Les vigognes sont de la même famille que les lamas, mais elles n’ont jamais été domestiquées. Elles sont fines et élégantes. Elles sont particulièrement bien adaptées à ces conditions de vie très rude la haute altitude. Elles broutent des herbes de steppes et doivent se contenter de légères rosées du matin. Pour rappel, comme les vigognes, les guanacos ne sont pas domestiques, ils vivent à des altitudes plus basses, je les ai souvent rencontrés en Patagonie.

Au fil de la découverte : Communauté de Ocumazo

Chantal B. de l’agence ORIGINS travaille avec cette communauté depuis une dizaine d’années avec le label « tourisme rural ». Raoul, qui nous a reçu, en est l’un des piliers. Une trentaine de familles vivent le long du rio San Pedro et y cultivent des cultures vivrières.

Raoul, à l’image de José, le gaucho de Bariloché, vit entre Ocumazo et la ville de Humahauca. Comme José de Bariloche, il est ce que j’appelle un médiateur entre le monde des touristes et sa communauté. Nous y avons passé tous les 4 un excellent séjour, entre préparation des repas, une belle randonnée, l’érudition de Raul et son aisance à échanger avec nous.

Nous y avons aussi passé un réveillon très original et chaleureux.

José nous a conduit jusqu’à la frontière entre l’Argentine et la Bolivie où nous avons été pris en charge par Ruben, un guide-conducteur.

Au fil de la découverte : Désert d’Uyuni

Ha, le célèbre désert d’Uyuni, c’était un de mes incontournables du voyage. Oui, c’est assez touristique mais c’est aussi immense. Pendant deux jours, nous l’avons parcouru ainsi que ces alentours en voiture et à pied.

Tous les quatre, nous avons ressenti une grande similitude avec le lac Baïkal en Sibérie. Entre le désert de sable et la glace du lac gelé, il y a beaucoup de ressemblance : quasiment parfaitement plat, ici ou là des îles, il y a des traces de véhicules dans tous les sens, la largeur d’environ 100 kms est la même, …

Je n’ai pas réussi à intégrer qu’il s’agissait d’un espace solide permanent, j’y ai toujours ressenti un lac.

L’immensité du Salar Uyuni se découvre en montant au volcan Tunupa. Du mirador 2, situé à 4340 mètres (belle montée), la vue est panoramique. Le salar se confond avec le ciel et des mirages apparaissent. En chemin, la visite de la grotte aux momies est assez spéciale (la vidéo pourrait vous impressionner). Ce sont les ancêtres de la communauté Coqueza, la communauté a fait le choix d’ouvrir les grottes aux touristes.

L’expérience d’une nuit dans un hôtel de sel d’Atuicha nous a bien plu. Simon y a passé le séjour pieds nus pour mieux profiter de l’environnement.

Au fil de la découverte : le Sud Lipez

Le Sud Lipez, est une région de Bolivie située à l’extrême sud-ouest du pays, c’est une région largement désertique notamment dans sa partie ouest qui borde la frontière avec le Chili. Nous avons emprunté la piste ouest qui traverse des déserts faits de rocailles, sables, volcans, moraines, et geysers. Les paysages varient, ils se font plats et lisses puis des rochers insolites apparaissent, les volcans sont nombreux et donnent du relief, la piste est sableuse puis chaotique, jamais la monotonie ne s’installe. Nous sommes montés à 5000 mètres d’altitude mais en voiture, aucun mérite !

Au fil de la découverte : les lagunes

Ha les lagunes, quel enchantement dans cet océan de rocailles, sables, graviers et volcans. Mise à part la Laguna Verde qui contient un dangereux taux d’arsenic, les lagunes accueillent d’élégants flamants roses qui y coulent des jours heureux.

À chacune d’elles, une pause s’impose et les pas s’enchaînent au rythme de ceux des flamants roses (vous y verrez que Lise est très au point). Les lagunas Canapa, Hedionda, Charcota et Hondas, se ressemblent tant par leur taille que par leur environnement.

La Laguna Colarada est une étape importante de la traversée du désert de Sud Lipez. Elle est située dans la Reserva Nacional de Fauna Andina Edouard Avaroa. Sa couleur est d’un rouge profond et la colonie de flamants roses est impressionnante. Nous l’avons vu sous un premier angle en fin de journée mais il y avait pas mal de touristes. En revanche, de très bon matin, nous étions seuls sur une autre série de miradors et l’observation a été très agréable. A l’instar de l’observation des pingouins du détroit de Magellan (voir l’épisode 3), prendre le temps d’observer les flamants roses est un régal.

Au fil de la découverte : les geysers du Sol de Manana

Quelle surprise de tomber nez à nez avec un geyser au détour d’un virage. Et puis tout un rassemblement de geysers tous aussi bavards les uns que les autres. De la simple vapeur d’eau mais aussi des substances enivrantes ou toxiques. Et des couleurs surprenantes de roches. Le tout dans le bouillonnement incessant d’une terre qui est prête à cracher ses entrailles.

Au fil de la découverte : le désert de Dali

Le désert de Dali est superbe. Des photos de la lune lui ressemblent beaucoup. C’est minimaliste, l’imagination peut vagabonder à l’infini notamment quand les nuages s’y invitent ce qui a été notre chance. Bien que Dali ait des arrières plans de tableau où un désert infini est présent (voir « La Persistance de la mémoire »), c’est avant tout pour des raisons marketing que ce désert a été nommé ainsi (je serais tenté d’écrire « brandé »). Il me semble que l’essentiel de l’œuvre de Dali, surréaliste, est plus bavarde. Des avis experts sont bien sur les bienvenus sur ce sujet.

Au fil de la découverte : la laguna Blanca

La laguna Blanca ferme le bal. Elle est d’un blanc laiteux, sans doute dû à des sédiments comme les lagunes du Parc Torres del Paine – Chili (voir l’épisode 4). Nous aurons la chance d’y voir (et de filmer) une bataille entre deux mâles vigognes qui convoitent le même harem. Nous suivrons des yeux le perdant, solitaire, sonné par sa cabriole.

Au fil de la découverte : le désert d’Atacama et la ville de San Pedro d’Acatama

Nous passons la frontière Bolivie-Chili dans un poste frontière très vigilant sur tout ce qui pourrait être porteur d’OGM. Puis nous descendons de 2000 mètres en moins de 40 kms, il fait chaud en bas dans le désert d’Atacama et plus encore dans la petite ville de San Predro d’Atacama.

San Perdo d’Atacama et El Chalten en Argentine (voir l’épisode 5) partagent d’être des villes champignons purement touristiques.

Pour ne pas perdre le rythme, une rando dans la rivière San Pedro s’est imposée. En avant avec les chaussures de marche dans le lit de la rivière au creux d’un canyon d’une quinzaine de mètres. Le courant est fort, nous y adaptons la marche en se tenant à deux voire à trois pour trouver plus de stabilité. Marie, notre guide, découvre ce type de marche avec intérêt. J’avais appris cette technique avec un guide de la baie du Mont-Saint-Michel lors de deux bivouacs mémorables organisés par l’ami François R. L’eau des rivières de la marée descendante mouillait les fessiers des plus petits du groupe et les sables mouvants ne demandaient qu’à nous avaler. Se tenir à plusieurs de front était indispensable.

La vallée de la lune est un site Indien, protégé et gardé par une communauté. Il est interdit de s’écarter des chemins et sentiers.

Les excursions sont très touristiques et bien huilées par des chauffeurs et des guides. Mais bon, le site est grand, grandiose, les lumières de fin de journée chaudes et avantageuses et notre guide avait de l’humour.

Le spot principal du coucher de soleil est impressionnant avec des ombres qui donnent beaucoup de relief. Mais question tranquillité, c’est râpé, Thibaut et Simon ont évalué un rassemblement d’environ 500 personnes.

Au fil de la découverte : la route de retour à Salta

Ce trajet de retour s’est fait en BUS Semi-cama, c’est-à-dire avec de la place pour incliner largement les sièges. La route franchit la cordillère à un endroit choisi pour son faible enneigement. C’est la route d’accès à l’océan Pacifique pour les Boliviens qui n’ont pas d’accès direct à la mer et aussi aux Argentins de l’est qui ont accès un port franc au Chili.

 

Un très grand merci à Chantal B. de l’agence ORIGINS qui a organisé cette superbe boucle.