TdM – Amérique du Sud – Bolivie attachante – Tarija, Potosi, Sucré, lac Titicaca, Tiwanaku, La Paz

Episode 9 : Bolivie, attachante – Tarija, Potosi, Sucré, lac Titicaca, Tiwanaku, La Paz

Introduction

En préambule, il convient de rappeler que la Bolivie a le plus bas PIB par habitant de l’Amérique du Sud et que le taux de mortalité du au COVID a été le plus important du continent. La vie y est rude et difficile pour nombre de Boliviens. Toutefois, l’économie est en forte croissance ce qui améliore le quotidien des Boliviens.

J’ai filmé et pris des photos avec beaucoup de réserves, je ne voulais pas montrer la galère.

L’épisode précédent (8) était, pour la partie Bolivienne, concentré sur le Salar Uyuni et les déserts andins. Cet épisode 9 suit un itinéraire plus à l’est et passe par plusieurs villes d’importance et l’extraordinaire lac Titicaca.

La 1ère étape démarre de Salta en Argentine, passe la frontière et arrive dans la ville de Tarija. C’est une ville moyenne, 200 000 habitants peu connue et rarement citée dans les guides de voyage. Nous avons aimé le « Museo Nacional Paleontológico Arqueológico », la place centrale, la Casa Dorada et quelques églises. La visite de vignes et de l’entreprise viticole Aranjuez est impressionnante et les dégustations sont forts agréables.

La 2ème étape à Potosi a été une épreuve. Arrivés de très bon matin après une nuit en bus nous avons été cueillis « à froid » par les plus de 4000 mètres d’altitude, dans le froid, une auberge de jeunesse fermée et nulle part où s’installer. Lise a été rapidement atteinte du mal aiguë des montagnes (MAM) et nous sommes repartis dès le lendemain.

La 3ème étape dans la ville de Sucré, capitale institutionnelle, a été très douce et agréable. La ville est belle, nous y avons fait des visites très agréables, notamment la guide de la Casa de la Libertad qui nous a comté avec beaucoup de brio l’histoire de la Bolivie. Nous y avons aussi très bien mangé.

La 4ème étape a été crescendo, l’Isla de Sol sur la Lac Titicaca a été un havre de paix extraordinaire. Aucun véhicule à moteur, peu de touristes de Bolivie car il ne peuvent voyager du fait de l’instabilité institutionnelle et des manifestations. Nous étions au calme et avons côtoyé les habitants avec simplicité. Les randonnées vers les sites Inca sont superbes, …

La dernière étape nous a amenés à La Paz. Il est dit de La Paz, que « soit on adore soit on repart dans les 24 heures ». He bien, nous y sommes restés une semaine et avons adoré. Soit, la vie y est rude et la souffrance parfois dans la rue. Mais il y a aussi beaucoup de gentillesse, de bonne humeur, beaucoup de touristes Boliviens, des marchés incroyables, et les déplacements en téléphériques sont extraordinaires.

Aller, en avant !

Pour rappel, la vidéo est disponible en suivant ce lien : https://youtu.be/Z3pUMF1K8-I
ou directement ici (passer en mode plein écran) :

La carte interactive de « Bolivien, attachante », ZOOMEZ, vous découvrirez le détail des itinéraires.

Quelques mots sur la Bolivie

La Bolivie, 12 millions d’habitants dont 2,9 dans l’agglomération de La Paz, a un PIB par habitant le plus bas d’Amérique du Sud et le COVID y a été dévastateur (nous y avons porté le masque dans les lieux publics fermés). Toutefois, sur les 10 dernières années, le PIB/Habitant à presque doublé. Beaucoup de constructions fleurissent même si le COVID a stoppé beaucoup de projets en cours. Ce pays, sans accès à l’Océan a 3 types de végétation, à l’ouest les hauts plateaux, au centre des vallées et l’Amazonie à l’est. La relation à la terre et aux ancêtres est fort, ce n’est pas sans me rappeler des pratiques de Côtes d’Ivoire.

Thème – Lien à la terre : Les peuples premiers en Bolivie

Voilà un thème qui s’est très fortement enrichi !

Imaginez, chers lecteurs, une civilisation qui a été présente et active de 2000 av.J.-C. à 1500 apr.J._C soit 3500 ans. Il s’agit de la civilisation Tiwanaku dont nous avons visité plusieurs sites et au sujet de laquelle plusieurs guides ont été intarissables. Cette civilisation est née sur les bords du fleuve Titicaca.

De plusieurs sources boliviennes, l’organisation « à plat », par opposition à une organisation pyramidale a été décisive pour la prospérité, l’harmonie et la longévité de cette civilisation Tiwanaku.

Bien sûr, la civilisation Tiwanaku est comparée à la civilisation Inca qui l’a supplantée. Pour les Boliviens, la civilisation Inca n’est qu’un très court épisode de l’histoire, expansion à partir de 1438 et puissance jusqu’à 1533 soit une centaine d’années. La principale raison de l’extinction des Incas est l’organisation pyramidale et le pouvoir confié à un dynastie qui s’est déchirée. Cette extinction est contemporaine de l’arrivée des conquistadors Espagnols.

Il est intéressant de constater que cette culture des peuples premiers d’une organisation ou tout un chacun peut devenir le représentant d’une communauté et d’un groupe de communautés est une source d’explication, entre autres, des contestations actuelles au Pérou, en Bolivie et en Equateur.

L’influence du soleil, des 4 points cardinaux, des solstices et équinoxes, est très importante. Bien sûr, une porte du soleil est présente dans les temples.

J’ai noté un point tout à fait intéressant des pratiques de la civilisation Tiwanaku. Il s’agit de la manière de faire de « l’inclusion » des différentes communautés. Sur l’un des sites que nous avons visité, des sculptures des visages d’une quarantaine de représentants de communautés étaient insérés dans le mur et matérialisaient que chacun y avait sa place. Autre point notoire, la femme et l’homme sont représentés au même niveau d’importance avec des statues tout aussi imposantes.

Les Boliviens regrettent que peu de moyens soient accordés aux fouilles et recherches de cette civilisation.

Au fil de la découverte : Tarija

La visite de cette ville moyenne a été intéressante. Le « Museo Nacional Paleontológico Arqueológico » nous a renvoyé à l’époque des dinosaures avec des squelettes impressionnants et nous a éclairé sur les modes de vie des peuples premiers de la région. Nous avons gouté aux vins d’altitude et à un alcool de vin, le Singani, proche du Cognac. En tant que Français, nous avons eu un traitement de faveur.

Au fil de la découverte : Potosi

Potosi est une ville impériale au passé riche de ses minerais d’argent. Potosi est aussi la ville la plus haute du monde, elle culmine à 4090 mètres !

Y arriver de bon matin, après une nuit dans le bus, dans le froid, une auberge de jeunesse fermée, un marché couvert glauque, … a été une épreuve désagréable. Au fil de la première journée à découvrir le centre de la ville, le mal de tête de Lise s’est amplifié. Au cours de la nuit, les symptômes du mal Aigu des montagnes (MAM) se sont accumulés. Nous avons pris la décision de quitter la ville au plus tôt pour redescendre dans des contrées moins hautes perchées.

Dommage, nous n’avons pas visité le musée la « Casa de la Moneda » qui est cité comme l’un des plus beaux musées d’Amérique du Sud.

Au fil de la découverte : Sucré

Le contraste avec Potosi a été énorme. Sucré est une ville douce et agréable.

La visite et les commentaires de la guide du musée « Casa de la Libertad » nous ont enchantés. Que voilà une belle présentation de l’histoire de la Bolivie des cinq cent dernières années. Au passage, il nous a été agréable d’entendre les remerciements de l’excellente guide Bolivienne pour notre révolution française qui a eu une influence sur la libération des Boliviens du joug des Espagnols.

Le « Museo Nacional de Etnografía y Folklore » nous a permis de découvrir les « Illas ». Ce sont des miniatures qui représentent un rêve que l’on souhaite réaliser ». Que voilà une idée géniale, plutôt que d’acheter le dernier smartphone ou la grosse voiture, achetons la miniature, c’est bien suffisant ! Voilà la solution pour réduire la surconsommation… à méditer.

Ce musée nous a aussi expliqué l’émancipation des femmes, qui, de porteuses de repas pour leurs maris sont devenues commerçantes et se sont émancipées. Ces femmes commerçantes sont toujours très présentes dans toutes les villes de Bolivie.

Arrêtons-nous quelques instants dans le parc Simón Bolívar surnommé « El Libertador » qui a donné son nom au pays. Vénézuélien d’origine, il a eu une influence déterminante sur l’émancipation des colonies espagnoles en Amérique du Sud notamment par des batailles décisives contre les Espagnols.

Au fil de la découverte : Lac Titicaca

Un rêve éveillé que de séjourner plusieurs jours sur l’île « Isla del Sol » située sur le fameux lac Titicaca qui était un lieu mythique de mon voyage en Amérique du sud.

La fréquentation de l’île est faible du fait de l’absence des touristes péruviens qui ne peuvent plus voyager. Pendant notre séjour, l’île était d’un incroyable calme, les habitants vaquaient à leurs travaux agraires, à leur commerce et à leurs fêtes de village. En milieu de journée quelques bateaux débarquaient des touristes pressés aux abords des deux sites Inca mais leurs visites étaient rapides. Et les chanceux touristes résidants sur place, comme nous, marchaient un jour au nord un autre jour au sud. Ces chanceux profitaient d’une île sans moteurs (et sans la pollution olfactive et sonore qui va avec), mangeaient les truites du lac Titicaca, visitaient les sites Inca au calme et côtoyaient des insulaires avenants.

Quel excellent souvenir.

Au fil de la découverte : La Paz, la ville rose de ses constructions en briques

Comme il est dit en introduction, nous avons adoré La Paz. Bon ce n’était pas gagné d’emblée, c’est une agglomération de plus de deux millions d’habitants, le bruit est omniprésent, la pollution est importante, la pauvreté est visible dans la rue et des enfants y travaillent.

Et puis, nous y avons pris nos marques. Le « Ethnography Museum » a dépêché un guide francophone rien que pour nous deux, nous avons découvert un art Bolivien dans un écrin tout neuf et de grande qualité. Nous avons visité la ville en téléphérique. Nous savons tout sur les bienfaits des feuilles de coca que ce soit pour la santé ou la vie sociale. Le marché au illas (les miniatures) a été un grand moment. La joie des danseurs le soir venu a été communicative.

 

Marc